La Cavalière
Lors d’une pluie en frais repos
J’ai perçu l’air d’un temps caresse
Par ma croisée, en doux rideau
Glissa des toits, l’onde maîtresse.
Une rivière aux flots diamants,
Remous d’un soir qui me traverse
Mouilla mon cœur, au temps flottant
Qui chauffe tout, jamais ne gerce.
Je vis au loin dans un grand flou
L’immensité d’une autre terre ;
Altitudes, Chute en dessous
Vapeurs des eaux en plein mystère.
De l’horizon, ainsi troublant
Vint en galop, la cavalière
Beauté livrée en ambre et chant
Au grand éclat de la lumière.
Et des oiseaux de toutes mers
Et des roseaux aux penchants frêles
s’élevèrent en grands éthers
Pour dessiner deux ailes belles.
De plumes douces s’envola-t-elle
Portée par l’or d’un temps clamant !
Qu’il est miroir et étincelle
D’écrire en vers, l’amour géant !
Pluie qui s'accorde au frais repos
D’un rêve d’eau faisant l’esquisse !
Je t’interpelle en cœur qui trop
Aime nager en l’interstice…
Tableau de Brenda Burke