Sous la lumière sans filtre routine
Enivrée des mille couleurs byzantines
Dans la multitude des odeurs soûles
Et des clameurs inconnues de la foule
Je t'imagine louvoyant les bazars
Attirant des enfants bruns les regards
Pour un moment arrêtés de surprise
Par ta vie déployée à toutes brises.
Je t'imagine à mon bras un moment
Tes cheveux insoumis soudainement
Caressent mon épaule amourachée
Joignant au ballet des sens le toucher.
Je t'imagine en ces terres étrangères
Domptant l'horizon d'une moue altière
Sous soleil sans ombre et sur mer azur
Pour un moment tu règnes sans mesure.
Et pour un moment de plus, s'il-te-plaît,
Je t'imagine... Mais déjà tu pars.
Couleurs, saveurs et odeurs à foison,
Mais je ne sens que l'absence des tiennes.
Ultime recours, ultime défaite,
Au retour indu de la douleur sourde
Je n'oppose que la beauté du rêve:
Une femme, un homme et un avenir
Qui ne soient pas toi, ni moi, ni nous deux
Mais deux autres, ailleurs, ensemble, qui s'aiment.