Je suis l’arbre creux, mort, ma verdure est partie.
Accroché au sol de ma terre, enchaîné au vent,
Plus rien en moi ne vit, seul respire l’air grandissant,
Tournoyant et fuyant, je ne suis plus que la flûte du vivant.
Je ne connais ni les notes en suspens, ni les sons au fond,
Je ne connais rien, seulement savoir que la nature se vit,
Sans plus la penser, l’imaginer, la désirer, simplement la laisser
Être ce qu’elle est, maturation, évolution, même chef d’orchestre.
Elle ne se laisse jamais voir, elle laisse de petites traces.
Elle ne se donne qu’à celui qui a oublié d’être grand,
Aux tout petits, ceux qui n’ont plus que le coeur comme soeur
Nature me surpris le jour où je me suis laissé être.
Autour pourtant, on me voit comme l’arbre mort, immobile,
On ne s’arrête plus, on ne me remarque même plus,
Je suis pour eux la fin, sentiment infernal, peur insoutenable,
Je suis en fin de compte, la chaîne qui les empêche de me voir.
La matière des rêves de Lodevie