Ce n'était qu'un sujet de l'empire des songes
Échappé de sa cage aux barreaux éthérés,
Pour oublier l'objet de ces affres qui rongent
Son cœur fait d'un mirage et d'instants lacérés.
C'était une étincelle à l'éclat embrumé
Par le sillon d'argent que traçait une larme
Dans l'étroite parcelle où voudrait s'allumer
Un feu de la saint Jean dont l'art est la seule arme.
Ce n'était qu'un regard au parfum de chimère,
Éperdu de tendresse et perclus de tourments,
Un souvenir hagard en ce monde éphémère,
Îlot de maladresse épris d'égarements.
C'était une mesure aux mille mélodies,
S'écoulant dans l'écho du timbre ruisselant
Des bris de la césure et de palinodies
Qui poursuit le gecko de son pas chancelant.
Au fond, ce n'était rien, qu'un instant dérobé
À la course du fleuve où périssent les âges,
Quelque rêve aérien, tout d'amour enrobé,
Priant que l'aube pleuve enfin sur nos visages.
Mais du bout de son aile il traçait un chemin,
Esquissait l'avenir où les rêvent s'envolent,
Longeant l'ombre charnelle, errant main dans la main,
Sans jamais retenir ces âmes qui convolent.