Je me complais toujours dans mon effarement,
Dans mon aveuglement et dans ma démence,
Moi, déité connue de la performance,
De l’abomination et de l'égarement.
J'ai, sur les mains, du sang partout dans l'univers.
Le sol érubescent, largement arrosé,
Rejette les ferments tandis que la nausée
M'invite à redoubler mon coup lâche et pervers.
Ma force énergique, sur l'azur ses faîtages,
Trace dans un violet qui, le trépas rappelle.
Mon courage n'évite aucun à mon appel
Ni flore ni faune; la fin est abatage.
Pour les demain, l'essor des peuples n'a de siège
Que le progrès réel de mon irradiation.
Ma faconde, mon art et mes spoliations
Viennent consolider la destruction sans pièges.
Moi, je suis l'absurde qui sème la famine.
Autant de pauvreté, vaut-il l'élu enjeu ?
Je suis le burlesque dont l'enfance est un jeu
Entre des mains sales tuant toutes les mines.
La rude vieillesse ne côtoie pas les rois
Puisque vieux à l'ouest, déjà au sud naissant,
Puisque ma matière est opium tumescent,
Puisque mes sentiments sont dans le désarroi.