Quand viennent le soir, la nuit,
Que je m'ennuie,
Quand la solitude m'étreint,
Quand la rage me fait serrer les poings,
Quand je pense à mes amours morts nés,
A ces femmes qui ne font que passer,
Incendiaires irresponsables et parfumées,
Abandonnant mon cœur carbonisé,
Sans le déposer aux urgences,
Pour grands brûlés,
Que je reste isolé,
Rêvant de vengeance,
Vaincu par l'ironie d'un triste sort,
Ne parvenant pas à briser la spirale,
D'une vrille, en feuille morte et fatale,
Je ne peux quitter le bord,
Planant au dessus des nuages,
Je me regarde de haut,
Me poussant vers d'autres rivages,
Où je serai plus fort, plus beau,
Aux yeux de ces criminelles,
Frappant en pleine poitrine,
D'une lame si fine,
Provoquant ma peur irrationnelle,
Du temps qui passe, sans pouvoir le retenir,
Alimentant ma nostalgie maladive,
Mes bons et mauvais souvenirs,
Mon inséparable défensive,
Mon esprit s'évade alors,
En soins palliatifs,
J'écris sans arrêt, inventif,
Mon âme au dehors,
Mes vers s'étalent sur la feuille blanche,
Comme mes nuits sans fin,
Naviguant tel un marin,
Entre les tempêtes, sur une frêle planche,
Je cherche en vain,
Et sans fin,
La lumière d'un phare, encore et encore,
Pour me ramener à bon port.