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Ce monde


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11 réponses à ce sujet

#1 michelconrad

michelconrad

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Posté 18 novembre 2014 - 10:35

Ce monde est un bal masqué,

quand règnent les pseudonymes,

les faux-noms sophistiqués

des esclaves de la rime,

 

quand règnent les pseudonymes

des écoliers éternels,

des esclaves de la rime,

aux semblables ritournelles,

 

des écoliers éternels,

poètes au petit pied,

aux semblables ritournelles :

ce monde est un bal masqué.

 

 

 

Vittel/Jeu/18/9/14/19H30

 



#2 denis_h

denis_h

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Posté 18 novembre 2014 - 10:38

bouleversant de vérité.



#3 Victorugueux

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Posté 18 novembre 2014 - 12:10

Les rimailleurs

 

Ils travaillent sans faim la rime, à coup de fouet

Comme des gamins babillards qui jouent avec leur jouet

Ce sont des esclaves innocents d'une loi devenue caduque

Ce sont de ces êtres entre limaces ou bien mollusque

 

Ils plagient sans le savoir, toutes leurs propres lectures

Car ils ignorent encore toutes les grandes aventures

Tellement ceux là ils restent soumis à la norme poétique

Et ils ignorent encore ces mots là "formes" et  "esthétique"

 

Rimbaud, Le Poète, c'est le seul maitre qu'ils se donnent

Pourtant le vieux Arthur et ses vies parfois s'abandonnent

En oubliant pour toujours des manuscrits encore inédits

 

Dans les brouillards de novembre, ils parlent à la mort

Pensant être, bien ivres, très beau et aussi très fort

Quelques uns deviennent, mais d'autres restent des maudits 



#4 denis_h

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Posté 18 novembre 2014 - 12:54

Le guignon

 

Au-dessus du bétail ahuri des humains
Bondissaient en clartés les sauvages crinières
Des mendieurs d'azur le pied dans nos chemins.

Un noir vent sur leur marche éployé pour bannières
La flagellait de froid tel jusque dans la chair,
Qu'il y creusait aussi d'irritables ornières.

Toujours avec l'espoir de rencontrer la mer,
Ils voyageaient sans pain, sans bâtons et sans urnes,
Mordant au citron d'or de l'idéal amer.

La plupart râla dans les défilés nocturnes,
S'enivrant du bonheur de voir couler son sang,
Ô Mort le seul baiser aux bouches taciturnes !

Leur défaite, c'est par un ange très puissant
Debout à l'horizon dans le nu de son glaive :
Une pourpre se caille au sein reconnaissant.

Ils tètent la douleur comme ils tétaient le rêve
Et quand ils vont rythmant des pleurs voluptueux
Le peuple s'agenouille et leur mère se lève.

Ceux-là sont consolés, sûrs et majestueux ;
Mais traînent à leurs pas cent frères qu'on bafoue,
Dérisoires martyrs de hasards tortueux.

Le sel pareil des pleurs ronge leur douce joue,
Ils mangent de la cendre avec le même amour,
Mais vulgaire ou bouffon le destin qui les roue.

Ils pouvaient exciter aussi comme un tambour
La servile pitié des races à voix ternes,
Egaux de Prométhée à qui manque un vautour !

Non, vils et fréquentant les déserts sans citerne,
Ils courent sous le fouet d'un monarque rageur,
Le Guignon, dont le rire inouï les prosterne.

Amants, il saute en croupe à trois, le partageur !
Puis le torrent franchi, vous plonge en une mare
Et laisse un bloc boueux du blanc couple nageur.

Grâce à lui, si l'un souffle à son buccin bizarre,
Des enfants nous tordront en un rire obstiné
Qui, le poing à leur cul, singeront sa fanfare.

Grâce à lui, si l'une orne à point un sein fané
Par une rose qui nubile le rallume,
De la bave luira sur son bouquet damné.

Et ce squelette nain, coiffé d'un feutre à plume
Et botté, dont l'aisselle a pour poils vrais des vers,
Est pour eux l'infini de la vaste amertume.

Vexés ne vont-ils pas provoquer le pervers,
Leur rapière grinçant suit le rayon de lune
Qui neige en sa carcasse et qui passe au travers.

Désolés sans l'orgueil qui sacre l'infortune,
Et tristes de venger leurs os de coups de bec,
Ils convoitent la haine, au lieu de la rancune.

Ils sont l'amusement des racleurs de rebec,
Des marmots, des putains et de la vieille engeance
Des loqueteux dansant quand le broc est à sec.

Les poètes bons pour l'aumône ou la vengeance,
Ne connaissant le mal de ces dieux effacés,
Les disent ennuyeux et sans intelligence.

" Ils peuvent fuir ayant de chaque exploit assez,
" Comme un vierge cheval écume de tempête
" Plutôt que de partir en galops cuirassés.

" Nous soûlerons d'encens le vainqueur dans la fête :
" Mais eux, pourquoi n'endosser pas, ces baladins,
" D'écarlate haillon hurlant que l'on s'arrête ! "

Quand en face tous leur ont craché les dédains,
Nuls et la barbe à mots bas priant le tonnerre,
Ces héros excédés de malaises badins

Vont ridiculement se pendre au réverbère.

 

 

Stéphane MALLARME   (1842-1898)


 

#5 Victorugueux

Victorugueux

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Posté 18 novembre 2014 - 01:10

J'aime bien... puis les gouts et les couleurs ça ne se discute pas,

le fait d'aimer ou de ne pas aimer un poème, cela  n'a rien d'une critique littéraire,

nous ne sommes plus à l'école et il n'y a pas de maitre d'école ici sur TLP



#6 itans

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Posté 18 novembre 2014 - 03:22

Ce monde est un bal masqué,
quand règnent les pseudonymes,
les faux-noms sophistiqués
des esclaves de la rime,

quand règnent les pseudonymes
des écoliers éternels,
des esclaves de la rime,
aux semblables ritournelles,
 
des écoliers éternels,
poètes au petit pied,
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ce monde est un bal masqué.
 




 

 

Vittel/Jeu/18/9/14/19H30

 

Se serait-il tiré une balle dans son petit pied de po...ète qui se veut authentique?

Un nom et une photo n'y changent rien... :) :(

 



#7 serioscal

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Posté 19 novembre 2014 - 01:29

Si ca se trouve, en plus, ce n'est pas vraiment lui.

#8 denis_h

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Posté 19 novembre 2014 - 01:30

oui, c'est peut-être un agent de la c.i.a.



#9 serioscal

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Posté 19 novembre 2014 - 01:31

A mon ami, il est plutôt mandaté par Philippe Beck.

#10 denis_h

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Posté 19 novembre 2014 - 01:34

c'est fort possible : l'hydrocéphale derridien a le bras long.



#11 serioscal

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Posté 19 novembre 2014 - 01:37

Avec l'appui des communistes, Denis. N'oublie pas les communistes.

Surtout que Totor risque de ne pas bien suivre. Malgré tous mes efforts, jamais rien ne le Derrida !

#12 Victorugueux

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Posté 19 novembre 2014 - 01:59

Non je rigole, c'est  juste vos fantasmes

Même si je ne suis pas ce n'est pas dans mes lectures

Désolé à chacun ses trucs






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Depuis : Ce monde

Par michelconrad dans michelconrad' Blog, sur 18 novembre 2014 - 10:35

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