Jour triste, froid et sombre
Enveloppé de nuit...
Le bonheur n’est qu’une ombre
Dont toute joie s’enfuit.
S’abat la lourde chape
De la guerre et des morts.
Nul, jamais, n’en réchappe,
Indemne en cœur et corps.
L’heure du triste drame
Joue un air de clairon.
Chaque foyer rend l’âme,
En vidant sa maison.
Les plaintes entendues
Ont des cris déchirants ;
En nous sont confondues
Leurs voix, sons pénétrants.
Déferle sur la terre,
A lourds pas cadencés,
Notre jeunesse entière
(sauf quelques dispensés).
Sur les champs de tuerie
Se règle le combat ;
Le carmin sang de vie
Quitte ceux qu’on abat.
Et la terre s’abreuve
Au sang de nos soldats,
Dont chaque épouse veuve
N’entendra plus le pas.
Mais la révolte gronde
Au pied des âtres froids,
Et la rumeur du monde
Enfle avec chaque croix.
Ô jeunesse rieuse,
Qui jamais ne pensez
A chose sérieuse,
Et qui toujours riez,
Pensez à vos ancêtres
Qui ont perdu leurs jours ;
A tous ces jeunes êtres,
Ces enfants, ces amours...
Leurs voix se sont éteintes
Lors de conflits armés.
De petites croix peintes
Sont leurs identités.
Autour de nous, fantômes,
Restent leurs souvenirs.
Ils ne sont plus qu’atomes,
Ces morts sans avenirs.
2 mars 2015
les mots pour décrire la guerre
Insurrection poétique, thème
du Printemps des Poètes 2015