C'est bien ce que je disais
grande gueule et rentre dedans
В своём глазу бревна не видишь, а в чужом сол ^^
Plus sérieusement, et pour essayer (naïvement ?) de ramener la discussion sur le texte, qui mérite mieux que des querelles d'égos : j'entends votre argument selon lequel les images -du moins certaines- et les mots de ce poèmes sont de ceux maintes fois revisités. Mais n'est-ce pas là l'une de ses grandes forces : prendre un mot, une image, étonnante de simplicité, d'universalité, et la parer pourtant, par la magie de la sensibilité, d'une aura en fenêtre sur autre chose, d'un nouveau regard porté sur les sons, une main tendue à ces multiples sens dont l'usage courant ne soupçonne l'existence... et ainsi toucher à l'Original dans sa forme la plus pure ? De mon -bien modeste- point de vue, c'est exactement ce que à quoi parviennent ces vers. Quand je lis :
"Je n'ai pas la patience
de mon frère le vent
qui sculpte sans trêve
les rochers de ses dents",
Je ne vois pas un vent. Je vois le vent. Le premier, le seul qui à cet instant m'importe, celui qui rassemble en un même concept les mille sensations que l'agencement des mots suggère et que tout le poème développe ensuite. Je ne vois pas une image des éléments parmi d'autres, mais une véritable redéfinition de leur nature, dans une synergie entre mondes intérieur et extérieur d'où la personnalité propre de l'auteur rayonne d'un éclat à nul autre pareil. Je conçois volontiers que l'on puisse ne pas être d'accord avec mon interprétation, mais prétendre que ce poème est empli de clichés me semble -encore une fois, de mon bien modeste point de vue- un peu téméraire^^