Impairs
#1
Posté 04 septembre 2016 - 12:15
- M.KISSINE et M. de Saint-Michel aiment ceci
#2
Posté 05 septembre 2016 - 06:34
Merci
Ces vers de sept syllabes entraînent souvent à la mélancolie...
Puis-je citer ce poème d'Aragon ?
Maintenant que la jeunesse
Maintenant que la jeunesse
S'éteint aux carreaux bleuis
Maintenant que la jeunesse
Machinale, m'a trahi
Maintenant que la jeunesse
Tu t'en souviens, souviens-t'en
Maintenant que la jeunesse
Chante à d'autres le printemps
Maintenant que la jeunesse
Détourne ses yeux lilas
Maintenant que la jeunesse
N'est plus ici n'est plus là
Maintenant que la jeunesse
Sur d'autres chemins légers
Maintenant que la jeunesse
Suit un nuage étranger
Maintenant que la jeunesse
A fui, voleur généreux,
Me laissant mon droit d'ainesse
Et l'argent de mes cheveux
Il fait beau, à n'y pas croire
Il fait beau, comme jamais
Quel temps, quel temps sans mémoire
On ne sait plus comment voir
Ni se lever ni s'asseoir
Il fait beau comme jamais
C'est un temps contre nature
Comme le ciel des peintures
Comme l'oubli des tortures
Il fait beau comme jamais
Frais comme l'eau dessous la rame
Un temps fort, comme une femme,
Un temps à damner son âme,
Il fait beau comme jamais
Un temps à rire et courir
Un temps à ne pas mourir
Un temps à craindre le pire
Il fait beau comme jamais
Louis Aragon
- Pierre de Cœur aime ceci
#3
Posté 05 septembre 2016 - 06:48
Merci
Ces vers de sept syllabes entraînent souvent à la mélancolie...
Puis-je citer ce poème d'Aragon ?
Maintenant que la jeunesse
Maintenant que la jeunesse
S'éteint aux carreaux bleuis
Maintenant que la jeunesse
Machinale, m'a trahi
Maintenant que la jeunesse
Tu t'en souviens, souviens-t'en
Maintenant que la jeunesse
Chante à d'autres le printemps
Maintenant que la jeunesse
Détourne ses yeux lilas
Maintenant que la jeunesse
N'est plus ici n'est plus là
Maintenant que la jeunesse
Sur d'autres chemins légers
Maintenant que la jeunesse
Suit un nuage étranger
Maintenant que la jeunesse
A fui, voleur généreux,
Me laissant mon droit d'ainesse
Et l'argent de mes cheveux
Il fait beau, à n'y pas croire
Il fait beau, comme jamaisQuel temps, quel temps sans mémoire
On ne sait plus comment voir
Ni se lever ni s'asseoir
Il fait beau comme jamais
C'est un temps contre nature
Comme le ciel des peintures
Comme l'oubli des tortures
Il fait beau comme jamais
Frais comme l'eau dessous la rame
Un temps fort, comme une femme,
Un temps à damner son âme,Il fait beau comme jamais
Un temps à rire et courir
Un temps à ne pas mourir
Un temps à craindre le pireIl fait beau comme jamais
Louis Aragon
Très pertinent, bien qu'avec certaines nuances, car je n'ai jamais senti perdre cette jeunesse, mais ma tempête actuelle est plus balancée, comme une saudade.
Intéressant aussi la longueur du vers, car avec une syllabe de plus qu'un hexasyllabe, il rend mieux l'impression de manque que j'ai cherché dans un sonnet en vers de cinq syllabes qui donne plutôt une impression de précipitation... Enfin, à mes yeux de béotien... :-)