Croquis de campagne
Les poules couvent au couvent
De l’aurore au matin
Roucoulent plutôt souvent
Et dévorent tout le grain
Ci gît un chat espiègle
Roulé tel un croissant
Endormit dans le seigle
Récolté dans les champs
Au dehors la marmaille
Se chamaille en enfants
S’inventent de fausses batailles
Pour ressembler aux grands
Il tinte dans le néant
Le clocher de l’église
Pointe son firmament
Dans la canopée grise
La tourterelle est triste
Sur le pignon du toit
Bat de l’aile et insiste
Le pigeon le tutoie
Les moutons se dispersent
À l’allure des nuages
Des rayons les traversent
Dans les verts pâturages
Leurs taches sur la peau
La teinte de leurs pupilles
La vache et puis le veau
Est une Sainte-Famille
Le chien baille aux corneilles
Mais se fait réveiller
En vain par une abeille
Qu’il essai de croquer
Un safari à pieds
Les sauterelles paniquent
S’enfuit dans les sentiers
Telles des gazelles d’Afrique
Les crapauds en chorale
Tout le long des étangs
Dans l’écho boréal
Un héron les entend
Deux huards près des rives
Se sont trouvés bredouille
Les têtards les esquives
Dans les joncs des quenouilles
La buse vol à rase motte
Sans toucher aux épis
Elle amuse la marmotte
Tapis dans son abri
Au matin la lueur
Survole la rivière
Et le Martin-Pêcheur
À la parole légère