Tu m’as connue jadis dans l’antre de mes rêves
Dans l’insolente jeunesse qui entrait dans sa trêve
Les souvenirs partaient comme ces feuilles d’automne
Mon âme s’émerveillait de ton doux parfum d’homme
La fougue m’avait prise dans un élan confus
Le passé trônait là mais je n’en voulais plus
L’irrésistible envie d’égayer ma courte vie
Frappait en moi sonore comme on saute du lit
Tu m’as connue rebelle et sans doute un peu belle
Insouciante du vent qui foudroyait pourtant
D’une vague effroyable j’échappais tout le temps
Notre amour esseulé de douleur n’en dément
Toi tu tenais la barre et le cap de front
Moi n’en menais pas large me faisant du mouron
La vie nous sauvait tour à tour malgré tout
Nous offrant son amour ivre d’elle et de nous
Tu m’as connue dansant comme un cabri épris
Tout en toi déclamait ta folle envie de vie
Excentrique à souhait tu couvrais d’or mes nuits
Jusqu’au petit matin puis partais pour Paris
Lascive j’allais au parc pourtant me consoler
D’un regard de daim rare déniais me contenter
Je t’espérais comme ça simplement d’un grand cœur
Depuis c’est avec toi que je frôle le bonheur