Ton corps est lourd
Mon ancre.
Au fond de nous s'engouffrent
Les galions fantômes
Et les coffres à vider.
Ton corps est lourd
Mon ancre.
En pleine mer médusés,
Surgir ou sombrer?
Le courage cognait autrefois sous la cale.
Ton corps est lourd
Mon ancre.
En vue la terre !
Des sternes nous survolent,
Se grisant de ces restes
A notre survie alloués.
Ton corps est lourd
Mon ancre.
Ton port est un ombreux repaire,
Où l'on joute encore pour sa vie.
Mais enfin, arrachés à l'écume,
Tout finit.