Ô mes angoisses chéries
Comme je vous hais en ce matin
Longtemps collées et trop pétries
Dans une spirale folle sans fin
Par vous je fus nourrie
Tenue au froid toujours en vie
Par vous je fus bafouée
Tant de mois et surtout d’années
Pour vous j’ai écumé des pages
Connu la gloire parfois la rage
D’aimer sans compter je plongeais
Dans une mer calme trop remuée
Toujours avec la même grâce
D’un papillon volage qui passe
Ô mes angoisses chéries
Combien de livres se sont froissés
Entre mes doigts trop inquiétés
Pour vouloir bien faire à tout prix
J’ai déployé mes armes déchues
Le vague à l’âme prônait ma vue
Sans le souci d’être déçue
Et que l’orgueil change de rue
J’ai demandé à l’irréel
Quelques clés qui viendraient du ciel
Incomprise et très émue
J’ai parcouru sans avoir lu
Le temps est long pour qu’il me change
Et j’ai souhaité être un ange
Rien qu’une fois connaître ça
Survoler légère ici-bas
Ô mes angoisses chéries
Je ne vous aime plus
Frédérique Cantais
Extrait de "Ricochets" publié sur Publibook.com