En chaque chose, il y a une acmé, après laquelle vient le point de décroissance, qu'il s'agisse de la floraison d'un arbre, d'un amour naissant, tout concourt au paroxysme de la beauté, son apothéose, cet « alléluia », où s'exprime la parfaite louange que l'univers entier adresse à celui que Jean-Jacques Rousseau nommait « le Grand Horloger », et auquel on ne peut pas ne pas penser dans cette lente ascension vers le point culminant d'un rêve.
C'est ce point que le sculpteur recherche en pétrissant la glaise, en entaillant le marbre, le peintre en effleurant la toile de son pinceau, le compositeur en écrivant sa partition, la danseuse en élaborant sa chorégraphie, l'amoureux en tissant les liens de son amour, en s'efforçant d'atteindre le point ultime des caresses et de l'union des corps, pour donner toute sa place au fleuve apaisé de la tendresse.
Nous marchons, à marches forcées, vers l'alpha et l'oméga de nos vies, nous voulons laisser, dans le sable de l'univers, la trace ultime de nos existences, tandis que l'univers lui-même poursuit sa trajectoire vers le déclin des choses, leur consomption, lieu ultime d'où tout renaîtra, pour d'autres, à l'infini.
4/4/17
