Cliquez sur les liens ci-dessous...
http://www.aht.li/30...avec_FBacon.pdf
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Posté 06 juin 2017 - 07:43
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Posté 09 juin 2017 - 09:02
superbe_
j'aime Bacon, et j'aime la façon dont tu soignes et poses et pèses tes mots près de ses toiles à pinceau intérieur _pinceau d'os et de chair disséquant le haut-parleur maxillaire. Ce qu'il est intéressant d'explorer (et qui me semble réussi), c'est la façon dont tu t'affranchis de son esthétique (en proposant une vision peut-être plus absolue de la laideur ?) et dont tu t'en rapproches tout à la fois (par l'angle quasi matriciel de certains écrits)
Posté 09 juin 2017 - 10:56
"...une vision peut-être plus absolue de la laideur ?..."
voilà qui m'intéresse et m'interroge
je n'ai pas vu de laideur
une distorsion
oui
une impossibilité
de figer
l'être
une tendresse
désespérée
merci pour le "superbe_"
Posté 10 juin 2017 - 02:52
Soit rassurée, Aure _cette laideur ne se rapporte ni à tes mots, ni à la façon dont Francis Bacon a peint (la qualité de sa peinture n'est pas en cause). Il est plutôt question de la "manifestation de la laideur"
>>> je faisais référence à "l'intention" ressentie au plus profond de moi face à l’œuvre de F. Bacon, et dont tu sembles t'affranchir dans tes écrits (différence qui devient pourtant, ailleurs et autrement, un rapprochement). Là où tu énonces le procédé (la distorsion), je pense "intention" (manifestation de la laideur), qu'il conviendra sûrement de relibeller "d'émotion perçue" _surtout ne pas prêter à F. Bacon des "intentions" qu'il n'aurait pas eues puisqu'il s'en défendait haut et fort (Bacon ne parlait pas du sens de ses œuvres). Mais peut-être parles-tu également d'intention lorsque tu évoques "l'impossibilité de figer l'être". J'y verrais néanmoins beaucoup plus _est-ce à tort ? Et pour développer un peu :
>>> peut-être F. Bacon a-t-il cherché à faire surgir l'animalité en l'être humain ? >>> peut-être a-t-il voulu exprimer l'avilissement de l'homme plutôt que montrer de lui une vision élevée, plus noble de l'être ? >>> peut-être a-t-il cherché à exprimer la façon dont l'homme se comporte envers l'Autre ? _Inconsciemment donc, puisqu'il ne se l'avouera pas, mais qu'il a malgré tout traversé deux guerres mondiales : )
Et pendant tout cela, le spectateur en quête de beau et d'idéal se sent forcément déstabilisé, voir offusqué par la peinture de Bacon qui exprimerait le cri plutôt que l'horreur, et qui à mon sens peint le mouvement perpétuel de la douleur ainsi que la dégénérescence du beau et de l'être (et donc, une certaine laideur et / ou une laideur certaine)
« L'homme, ce méchant animal » (Tartuffe – Molière)
violence / corrida / exécution publique >>> "un apéritif merveilleux pour l'amour" (F. Bacon)
Apparemment, la couleur des chairs, les lueurs de l'os émanant des bouches humaines exerçaient une rare fascination sur F. Bacon. Cette obsession lui serait en partie venue du film muet d'Eisentein dans lequel on voit l'infirmière hurler (Le cuirassé Potemkine 1925). Plus tard, alors qu'il vivait à Paris, il tombe sur un petit traité médical sur les maladies buccales, peint à la main et en couleur . . . ...
Pour la petite histoire, beaucoup des portraits de Bacon ont été réalisés à partir de photos qu'il prenait de ses amis. Il les peignait ensuite ultérieurement, en privé, loin de leur regard, ne souhaitant pas « pratiquer la blessure faciale sous leurs yeux ». A ses débuts, Bacon disposait de nombreux supports visuels dont une brochure sur le corps humain en mouvement
le beau vs le laid_
(le tout d'une subjectivité et d'une variabilité fonction de l'air du temps et de chacun)
>>> c'est multitude^^
D'aucuns pensent que l'art contemporain introduit une rupture dans l'histoire de l'art, rupture qui est, en substance, _le deuil du beau
Sais-tu Aure ? Ce que l’œuvre de Bacon m'inspire en termes de laideur me touche et m'interpelle au plus profond. J'irais même jusqu'à dire que je trouve cette laideur belle tant je la trouve fulgurante / éloquente / immédiate / mystérieuse / réinterprétable / solitaire / sensible *. . ... et quelque part _aussi réelle qu'actuelle. Citer ici ces mots de Zeng Fanzhi :
« la beauté, c'est rester fidèle à tout ce qui vous touche ; néanmoins elle n'est pas liée à tout ce qui est beau »
te redire l'effervescence que cette série a suscité en moi^^
pour cela, un grand merci à toi Aure : )
un petit lien, très digeste, dans l'anglais de F. Bacon
https://www.youtube....h?v=xoFMH_D6xLk
* et mille autres qualificatifs encore
Posté 10 juin 2017 - 07:04
je crois que tu as tout dit
de façon tellement claire
mon rapport à la peinture de F.Bacon
a changé en effet
mon regard sur lui
est lié à un travail intérieur
de mise en face et de digestion
des événements argentins
il a été un ami
quelqu'un qui
aurait pu me comprendre
donc l'objectivité m'est impossible
je suis heureuse d'être allée
à sa rencontre
de l'avoir écouté
je voulais lui dire tout cela
à travers ces études
merci pour ton regard boé
Posté 10 juin 2017 - 07:46
c'est merci à toi, Aure
de nous avoir présenté ton étude
de lui avoir rendu si bel hommage
de l'avoir rappelé à nos mémoires
j'aurais aimé le rencontrer
_tellement, mais tellement . . ... . . . .
Posté 11 juin 2017 - 09:28
c'est merci à toi, Aure
de nous avoir présenté ton étude
de lui avoir rendu si bel hommage
de l'avoir rappelé à nos mémoires
j'aurais aimé le rencontrer
_tellement, mais tellement . . ... . . . .
moi aussi.
Posté 20 juillet 2017 - 08:42
La qualité des poèmes présentés ici n'a d'égal que celle de la conversation qu'elle a engendrée.
J'ai savouré chaque instant de lecture.
Quoique pas très amatrice de Bacon, j'ai trouvé dans les mots posés sous ses textes une transcendance du visuel, une essence même du sens.
Ce que l'artiste impose à l'oeil n'est pas la seule vérité.
Magnifique, Aure. Bravo.
Et merci Boétiane pour tes mots éclairés, qui me donnent un autre regard sur une oeuvre que je connaissais peu.
Posté 23 juillet 2017 - 05:50
Merci Cyraknow
F. Bacon
nous met face
à nous-mêmes
de façon abrupte
>douloureuse pour moi
puis
libératrice
j'en vois maintenant
la tendresse
mouvante
notamment dans ses portraits
et autoportraits
Posté 26 juillet 2017 - 04:58
un fort contraste entre l'hideur à jamais peinte et la beauté furtive des mouvements de ta plume....
le relai en la douleur tue du pinceau et le bruissement endolori de ta veine qui jugule avec les maux/mots
une belle mise en relief des arts qui s'interpellent et se complètent....
chapeau bas, Aure
Posté 27 juillet 2017 - 08:24
Bacon semble
nous repousser
cette "hideur"
quel mot décapitant
ne serait-elle pas
une empreinte
de notre humanité
tellement
_inhumaine
parfois
Posté 28 juillet 2017 - 05:25
Quand je dis "hideur", jepense à ce genre de tableau ( ci-dessus) qui ne sont pas "hideux" mais (re)définissent en terme visuel ce que peut être une certaine "laideur" en surface....
je ne juge pas l'artiste ( pour tout te dire, au debut, je pensais qu'il s'agissait de francis Bacon l'Alchimiste-philosophe du XVIIème siècle...
Alors, je me suis dit : < - ah bon, le francis, y fait des tableaux maint'nant...p't-être des tablÔoooh-comme-c'est-bÔOO-l'alchimie...
mais, je trouve des visages comme déformés :
ces autoportraits ne trahissent-ils pas ce qu'il souffrait d'être - ne cachaient-ils pas ses secrets, non-dits...( lisez sur wikipédia, la raison de son envoi alors adolescent, au pensionnat )
ceci dit, "hideur" ici, signifie " autre face/intériorité/secret/cachette...etc"
Posté 28 juillet 2017 - 07:24
au-delà
d'un coup d’œil
en pré jugé
voyons ce qu'il dit
ce qu'il ressent
combien il s'émeut
du mouvement de l'âme
sur le visage de l'autre
aimé
Posté 29 juillet 2017 - 03:56
je ne préjuge de rien
cependant, je suis indépendant d'esprit et ne souffre d'aucune contrainte sentimentaliste....
cet artiste peint la hideur, ne signifie pas qu'il est hideux ou que sa peinture l'est tout autant....
il exprime quelque chose qui n'est visible à autrui que lorsque l'on a pointé du doig,t le fait considéré...
ceci dit, merci pour m'avoir fait connaitre cet artiste que j'ignorais
Posté 29 juillet 2017 - 06:08
j'ai du mal à me défaire
des toiles de Bacon
à l'origine de cette étude poétique
la contrainte sentimentaliste ?..