
Aux Ayatollah de la langue .
#1
Invité_Pierre Yves Le Squeren_*
Posté 16 janvier 2018 - 10:40
Et ce
Malgré cris d'orfraie des grammairiens
Associés majeurs des défenseurs du dogme
Et de l'orthodoxie poétique
Basée sur la rime, les pieds et le rythme
Ils sont en époque précédant surréalisme
Et veulent classicisme total
Autant que régime sec
Pour la maman
Croisée de mamie Nova
Et de. .. C'est ben vrai çà. ..
Quand lessive se faisait au lavoir
Et que tout s' y disait
En Bretagne comme ailleurs ....
- Loup-de-lune et Selphie aiment ceci
#2
Posté 16 janvier 2018 - 11:22
Moi, je suis pour la variété.
- M. de Saint-Michel, Loup-de-lune et Anwen aiment ceci
#3
Posté 16 janvier 2018 - 01:59
Bon, ça devient du vrai n'importe quoi là mr. Le Squeren. Je vous laisse à vos délires concernant mon supposé "classicisme total" ainsi que ma supposée misogynie. C'est fatiguant de se justifier quand ça ne sert à rien. C'est le net. Mais bon ça m'a permis d'écrire un chouette message (http://www.toutelapoesie.com/salons/topic/79700-reponse-a-pierre-yves-le-squeren/#entry342658), ça m'a plu de l'écrire et je vais peut-être pouvoir en faire un truc, m'en servir pour autre chose.
Concernant la grammaire, je suis sur une autre ligne que sério. Je fais moi-même beaucoup de fautes, et je ne reproche à personne les fautes d'orthographe tant que le message reste clair.
#4
Posté 16 janvier 2018 - 02:42
2 textes de Marie Noël que j'aime bien:
"
La rue sans joie.
C'est, dans la ville future, une rue où se croisent et s'entrecroisent les multiples câbles de la science humaine, une rue sans ciel, emprisonnés dans le jour fumeux au raz des toits ; Une rue exactement laborieuse et ordonnée qui tourne et retourne sans cesse sur elle-même, vaquant dans un lieu sans espace à des besognes sans lumière, le long de semaines sans dimanche. Les dimanches eux-mêmes y sont captifs, jour à l'aile coupée.
Tant de labeur, à quoi bon ? Sans fruit que de faire durer et s'étendre à l'infini la ville enchaînée.
La ville est prospère, sans doute, on y mange. Mais les maisons n'y sont pas heureuses. Elles n'ont pas le droit d'avoir chacune sa lampe, ses gens autour, sa petite joie intérieure à elle, à elle seule.
La Joie vit d'air libre. La Joie a besoin de respirer. Dans cette rue, La Joie mourra, est morte déjà, étouffée. .
La joie est pour chacun dans sa chose unique, dans ce don de soi-même à soi-même que, malgré toute fraternité, nul ne reçoit d'autrui.
Elle est pour chacun à cette merveilleuse place ingouvernée, insoumise de l'âme, où joue, à sa manière toute neuve, un petit enfant désobéissant, sans s'occuper de ce que font autour de lui les grandes personnes bien ordonnées qu'ont remontées et mises en marche une quantité d'ingénieurs et de contremaîtres -- groupes, sociétés, syndicats -- elles sont là toutes ensemble à obéir, dans cette rue, à travailler pareil, à gagner pareil, à acheter pareil, à manger pareil, à coucher pareil, à penser, aimer, haïr, chanter, crier pareil, vêtues de couleurs pareilles.
Qui sauvera maintenant sa chose unique ?
Qui sauvera maintenant son petit enfant désobéissant et l'emportera au grand air sans rue ?
Voici venir le temps où seul seront gais les moucherons, les oisillons et les chatons.
Les fourmis ne le sont pas. Ni les abeilles – qui a jamais vu s’amuser les abeilles, esclaves de leur cité jusque dans le cœur d'une rose ? -- et ne parlons pas des termites !
Sauver la désobéissance..."
Le seigneur :
Moi aussi, j'ai joué en créant. Et le monde est beau de ma fantaisie. Je ne me suis pas réduit, par vertu, à la candeur des fleurs blanches. J'en ai semé sur la terre de toutes les couleurs. J'aurais pu me contenter des bonnes fleurs honnêtes, la camomille, la bourrache, la sauge, la mauve, la fleur de tilleul, le millepertuis, tout de la confrérie des plantes salutaires en qui tout le monde a confiance, mais j'ai inventé aussi la digitale, l'aconit, la ciguë, l’hellébore, la stramoine, la mandragore, les champignons vénéneux, toute la bande des plantes malignes qui n'ont pas bonne renommée.
Pourtant, elles ont, elles aussi, leur bien à faire que je leur ai confié en secret, qu'elles recèlent en cachette et que les mages, les savants -- j'aime leur préparer des surprises -- découvriront en cherchant bien.
Simplement je dis à l'homme : « N'y goûte pas sans conseil. » Mais aux bêtes, je ne dis rien. Elles sont plus près de moi. Elles savent."
Et enfin une citation: "l'ennui naquit un jour de l'uniformité"
- Alfred aime ceci
#5
Posté 16 janvier 2018 - 03:50
Oui, on peut s'arrêter sur ces deux beaux textes. Je préfère le deuxième texte car le premier est injuste envers les fourmis et les abeilles.
"Dans la fourmi ma servante, mon infime servante,
qui amasse péniblement, la parcimonieuse.
Qui travaille comme une malheureuse et qui n’a
point de cesse et n’a point de repos.
Que la mort et que le long sommeil d’hiver
(haussant les épaules de tant d’évidence.
devant tant d’évidence.)
J’éclate tellement dans toute ma création."
Extrait du Porche du mystère de la deuxième vertu, de Charles Péguy.
- Selphie aime ceci
#7
Posté 16 janvier 2018 - 08:14
2 textes de Marie Noël que j'aime bien:
"
La rue sans joie.
C'est, dans la ville future, une rue où se croisent et s'entrecroisent les multiples câbles de la science humaine, une rue sans ciel, emprisonnés dans le jour fumeux au raz des toits ; Une rue exactement laborieuse et ordonnée qui tourne et retourne sans cesse sur elle-même, vaquant dans un lieu sans espace à des besognes sans lumière, le long de semaines sans dimanche. Les dimanches eux-mêmes y sont captifs, jour à l'aile coupée.
Tant de labeur, à quoi bon ? Sans fruit que de faire durer et s'étendre à l'infini la ville enchaînée.
La ville est prospère, sans doute, on y mange. Mais les maisons n'y sont pas heureuses. Elles n'ont pas le droit d'avoir chacune sa lampe, ses gens autour, sa petite joie intérieure à elle, à elle seule.
La Joie vit d'air libre. La Joie a besoin de respirer. Dans cette rue, La Joie mourra, est morte déjà, étouffée. .
La joie est pour chacun dans sa chose unique, dans ce don de soi-même à soi-même que, malgré toute fraternité, nul ne reçoit d'autrui.
Elle est pour chacun à cette merveilleuse place ingouvernée, insoumise de l'âme, où joue, à sa manière toute neuve, un petit enfant désobéissant, sans s'occuper de ce que font autour de lui les grandes personnes bien ordonnées qu'ont remontées et mises en marche une quantité d'ingénieurs et de contremaîtres -- groupes, sociétés, syndicats -- elles sont là toutes ensemble à obéir, dans cette rue, à travailler pareil, à gagner pareil, à acheter pareil, à manger pareil, à coucher pareil, à penser, aimer, haïr, chanter, crier pareil, vêtues de couleurs pareilles.
Qui sauvera maintenant sa chose unique ?
Qui sauvera maintenant son petit enfant désobéissant et l'emportera au grand air sans rue ?
Voici venir le temps où seul seront gais les moucherons, les oisillons et les chatons.
Les fourmis ne le sont pas. Ni les abeilles qui a jamais vu samuser les abeilles, esclaves de leur cité jusque dans le cur d'une rose ? -- et ne parlons pas des termites !
Sauver la désobéissance..."
Le seigneur :
Moi aussi, j'ai joué en créant. Et le monde est beau de ma fantaisie. Je ne me suis pas réduit, par vertu, à la candeur des fleurs blanches. J'en ai semé sur la terre de toutes les couleurs. J'aurais pu me contenter des bonnes fleurs honnêtes, la camomille, la bourrache, la sauge, la mauve, la fleur de tilleul, le millepertuis, tout de la confrérie des plantes salutaires en qui tout le monde a confiance, mais j'ai inventé aussi la digitale, l'aconit, la ciguë, lhellébore, la stramoine, la mandragore, les champignons vénéneux, toute la bande des plantes malignes qui n'ont pas bonne renommée.
Pourtant, elles ont, elles aussi, leur bien à faire que je leur ai confié en secret, qu'elles recèlent en cachette et que les mages, les savants -- j'aime leur préparer des surprises -- découvriront en cherchant bien.
Simplement je dis à l'homme : « N'y goûte pas sans conseil. » Mais aux bêtes, je ne dis rien. Elles sont plus près de moi. Elles savent."
Et enfin une citation: "l'ennui naquit un jour de l'uniformité"
Merci !
- Selphie aime ceci