Bonjour noirceur incoercible ..
J’ai marché, longtemps seul, près de toi
d’un pas nu, dans ta pudeur irrésistible
mon coeur qui criait à l’aide sous ton poids
avant que le jour ne me prenne dans ses bras
Ses yeux posés sur mes épaules dénudées
une force tranquille au milieu d’une tempête de mai
la fleur de l’âge qui brutalement vient se fanée
des cheveux ébouriffés qui brillent dans la lumière du matin
c’est l’hiver qui m’enlace d’une manche sans fin
c’est une fenêtre où l’océan se déverse
des mots grisants qui bouleversent
une musique intemporelle
il murmure que tu es belle
une tache noire sur un tableau opale
c’est un premier souffle de vie dans un hôpital
Je suis le bourgeon de soleil sur le grain du mur
les champs de blé dans la poche d’un paysan
je ne sais plus quand tu me ment
Je perd pieds dans ces étreintes calculées
le monde s’arrête le temps d’une saison
l’innocence roule sur le sol, dans des draps ruinés
ma tête tourne dans un ouragan de sons
ta main qui glisse, ma chair qui bascule
un non qui recule
J’ai touché du bout des doigts les nuages de l’esprit
les offrandes essoufflées d’une nuit
dissimuler à travers les masques du matin
sur mes poignets, la marque de tes mains
se sentir si seul dans ces bras rendu inconnu
vidé d’avoir tant donné et si peu reçu
L’amour est une goute de chance
l’espace insoupçonné d’un brin de romance
synchronicité inexpliquée
un pas de trop dans tes paroles manipulées
à l’aube d’une coïncidence trop parfaite
dans une illusion que l’on regrette
il pose sur nos âmes un espoir addictif
qui nous pousse le haut d’un précipice
Fuir l’anarchie où nos corps sont offerts au plus offrants
dans un monde où l’on marie de force des enfants
dans la poussière des usines humaines
on étouffe une surpopulation de haine
là où les femmes paient leurs dettes à genoux
on y dessine des arc-en-ciel sur le sol des tabous
la main sur l’entre-jambe d’une économie proxénète
toutes ses âmes que l’on jette
les promesses bafouées
les hommes ont oubliés
oubliés de dire la vérité
Nous ne sommes ni grand, ni petit
nous avons la grandeur de ce que nous sommes capable d’aimer
-SAM