Je sens un froid venu des pôles
Qui arrive en guet-apens
Me glacer le coeur et le sang
Comme une prison m’enrôle.
D’où vient cet étrange malaise
Mélancolique et poignant
Qui fige tous mes sentiments
Muette en bord de falaise?
Le mensonge hante mes songes
D’angoisse mes journées allonge
Je voudrais tant l’éloigner
Que faire pour me soi nier?
Là réside le problème
La complaisance à soi-même
Ces calculs, ces rêves mesquins
Flottant sous mon baldaquin.
Tant que je nage en eaux troubles
Sur ma croupe flatte le fourbe
Le non dit, l’insinué
Amère au milieu des nuées
De rêverie solitaire
En moi se déclare la guerre.
Soyons sages les enfants
Obéissons à nos parents
Sur le sentier pressons le pas
L’ombre du loup ne voyons pas
Que l’hydre ne nous capture
Ne nous consomme en pâture
C’est un bien curieux festin
La déchéance d’un humain.
Sinziana Ionesco