J’attends, quelle langueur cruelle
Que la Muse frôle mes ailes
Ce frémissement désiré
Qu’en vers je puisse m’envoler.
L’esprit désert et l’âme aride
Je souffre de la peur du vide
Le monde vaste et dépeuplé
Sent l’inspiration me quitter.
Mélancolique au bord de l’eau
Âme en peine, corps en lambeaux
Tels ces arbres au fil du temps
J’attends mes bourgeons de printemps.
Pour connaître à nouveau ce chant
Les affres de l’enfantement
Je braverai monstres en duel
Supplierai la Terre et le Ciel!
Je jetterai des sortilèges
Pour que la Muse me protège
Qu’elle donne à mon être la joie
De s’embraser une autre fois!
De ressentir ces émotions
Mettant en péril la raison
Chère Muse, si tu m’entends
Ne me fais mourir plus longtemps!
Sinziana Ionesco
peinture: Gustave Moreau, Poète voyageur