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« C’est Lou qu’on la nommait »


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#1 michelconrad

michelconrad

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Posté 18 mai 2018 - 06:41

Lorsqu’on annonça, à la radio, dans les années 1980, que l’on allait diffuser la voix de Louise de Coligny-Chatillon (1881-1963), voix enregistrée alors qu’elle avait quatre-vingt ans , je m’efforçai de l’écouter avec la plus extrême dévotion, m’imaginant qu’elle allait prononcer un panégyrique d’Apollinaire. Elle affecta, tout au contraire, de ne plus vraiment se souvenir de lui, – c’est tout juste si elle ne parla pas de lui comme d’un importun.
 
Cependant, j’appris, plus tard, qu’elle avait fait éditer, en 1947, chez l’éditeur suisse Pierre Cailler, sous le titre « Ombre de mon amour », les 76 poèmes et bout- rimés que lui avait adressés Guillaume. Par ailleurs, l'édition, en 1955, de la correspondance intégrale, toujours chez Pierre Cailler, avec l’aval de Louise, entraîna la mise au pilon de la totalité du tirage, à l'exception de rares exemplaires hors commerce. Ces deux éléments me prouvent que Louise n’était pas aussi indifférente à Guillaume qu’elle en donna l’apparence dans l’interview radiophonique précité.
 
Quoi qu’il en soit, quand on lit, aujourd’hui, les « Lettres à Lou » de Guillaume Apollinaire, on découvre un torrent de feu et de désir, et il me reste, désormais, la mélancolique impression d’un terrible décalage entre la passion de Guillaume et ce que Louise a, pour sa part, pu éprouver. Il me reste cette lancinante question : plus encore que nous les vivons, ne rêvons-nous pas nos amours ?
 

 

 

17/5/18