Et si les vrais héros
n’avaient pas de statues
de stations de métro
avec leurs noms dessus
s’ils vivaient ignorés
anonymes inconnus
pas vraiment désirés
pas vraiment attendus
Ni prix ni récompenses
pas de décoration
pas de reconnaissance
aucune distinction
Mais si tous les matins
dans le froid et le gris
pour l’argent pour le pain
ils partaient sans un cri
Si malgré la souffrance
des illusions brisées
des amours en errance
des rêves non osés
malgré les corps malades
les héros étaient ceux
qui au fil des jours fades
restent si courageux
que gens de peu de rien
humblement et sans gloire
vainqueurs du quotidien
ils persistent à vouloir