Giverny (Déliquescence amoureuse)
Loin des galeries ornant le musée d'Orsay,
Des champs violets, doléance pour ton cœur,
Assiègent patiemment le vieux pont japonais
Enrobé d'étoffe orientale près d’Honfleur.
Sieste de velours dans l'antre de Giverny,
Tu reposes sur le duvet de la passion,
L'élégant palais de lumière resplendit,
Les échos de la Normandie sont légion.
La communion des cieux atteste de l'endroit,
Une joute toujours tranquille charme l'instant,
La faucheuse du vent envoûte cette voix
Vociférant la grâce par son seul talent.
Claude Monet, précurseur le plus généreux,
Quelques étoiles saignent contre ton pinceau,
La rosée couronne un visage laiteux,
L'été défunt déplore le chant du moineau.
Tu chéris la toile de très nombreux poncifs,
La tendresse marine de tes nymphéas
Entraîne cette marche sombre des récifs.
Camille s'est égarée trop loin de tes bras.
R-F LEFORT (5/9/2011)