L'été trop tôt s'est endormi
sur l'herbe encore chaude de la nuit
Déjà le corps murmure son sommeil
la mémoire enfonce ses images
dans le lit défait du temps
Le pays des possibles a vieilli
et disperse ses ombres
dans ce lieu au rivage absent
où les âmes se rassemblent autour du feu maudit
Maintenant n'existe que la paix du sang
couleur ralentie d'une sève amère
liberté qu'on prononce sans voix
à l'abri d'un monde qui descend
Dans le désordre des illusions
j'attends encore l'aurore
je prépare déjà l'exil