les sons nés du frémissement des doigts
ou de l'archet sur les cordes
et le souffle aérien des instruments à vent
t'emportent, comme un raz de marée,
bien au-delà des horizons connus
et des terres explorées
jusqu'au coup de gong fatal
qui ouvre sur le néant
*
mais bientôt, en toi,
rompant le douloureux silence,
surgi du théâtre d'ombres de la mémoire,
un orchestre invisible reprend le même air
que tu avais cru oublié, disparu à jamais,
en mode mineur, en écho assourdi, entêté,
et qui peu à peu t'emplit, te submerge,
comme, à marée basse, le reflux des flots
reconquérant peu à peu l'estran,
en une longue caresse