Plus les années passent, plus nombreuses sont les portes qui se ferment devant nous. Je crains, surtout, de me heurter à cette porte, qui serait la dernière, celle-là même à laquelle se heurtaient les « résidents » de la « Maison de Retraite », où je venais rendre visite à ma mère.
Un jour, comme, tout en poussant devant moi le fauteuil roulant où se trouvait ma mère, je sortais de cette « Maison de Retraite », où déambulaient des « résidents » désorientés, à qui on avait rendu toute sortie impossible, en équipant la porte de sortie d’un dispositif où il fallait, pour l’ouvrir, pianoter un code qu’aucun d’entre eux n’était capable de mémoriser, une « résidente » me supplia de la laisser sortir, ce que le règlement interdisait. Je dus barrer la route à cette « résidente », et demander à des aides-soignantes de la prendre en charge.
Aujourd’hui, bien des années plus tard, dans le silence du petit matin, je me dis que j’aurais dû, auprès de la Direction de cet établissement, plaider la cause de toutes ces âmes perdues, pour que des sorties soient organisées, encadrées par des personnels de l’établissement, – sorties, que l’insuffisance de personnel rendait, malheureusement, impossibles.
16/1/19
