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Des minuits

printemps des poètes M.KISSINE batraciens

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5 réponses à ce sujet

#1 M.KISSINE

M.KISSINE

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  • Une phrase ::De chaque chose il faut tirer le maximum de bonté. Proverbe gascon.

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Posté 15 mars 2019 - 11:14

Des minuits où tout s'arrête

 

« Les acteurs à l'écran, maquillés comme pour

Gagner, d'un parfumeur, le célèbre concours,

Loin de tout,

Peuvent faire carrière et monter tout en haut

De l'escalier de sang, vertige de l'ego

Pour les fous,

Cela me donne envie de lire Maupassant

Même si ce n'est plus en vogue maintenant

Par chez nous.

Sans doute ai-je rêvé de Zorro, de Robin

Des bois, pour accepter de n'avoir dans les mains

Pas un sou.

 

Mais je me souviens toujours

Des minuits où tout s'arrête

Et des crapauds dans les cours

Qui se frappaient à la tête.

 

– Comme vous comparez ces choses différentes !

Les contes et la vie n'ont pas les mêmes pentes,

Regardez :

Le théâtre est écrit mais la vie ne l'est pas.

Ce n'est pas la raison qui glorifie cela

Du passé

Mais peut-être un besoin, que le cœur tient serré,

D'admirer quelque chose afin de s'exercer

À aimer.

N'en faites pas un malheur, un devoir de déni

Car chaque fois qu'on aime, un soleil infini

Va briller.

 

– Mais je me souviens toujours

Des minuits où tout s'arrête

Et des crapauds dans les cours

Qui se frappaient à la tête.

 

– Vos histoires de crapauds et vos minuits affreux

N'élèvent pas le cœur au niveau de vos yeux,

Loin de là...

Les fables ont donné librement à penser

Ce que les hommes font prête à les observer

Comme ça

Mais l'histoire s'écrit avec tant de retard

Qu'il faut y épargner les messages de l'art,

Leur chaleur,

Sinon, nous serions tous transformés en crapauds

De mille autres façons que ne raillait Perrault

L'enchanteur.

 

– Mais je me souviens toujours

Des minuits où tout s'arrête

Et des crapauds dans les cours

Qui se frappaient à la tête.

 

Certes, je reconnais que c'est l'agacement

De voir les braves gens s'enfermer librement,

Aveuglés,

Qui me fait fuir de là pour une autre forêt,

Pour un autre soleil, pour un autre projet,

Initié

Par l'envie de construire un monde plus humain

– Croyez-vous l'inventer, ce nouvel incertain ?

– En tout cas,

J'aime le lendemain, je veux y voir grandir

Les enfants conquérant un meilleur avenir.

C'est cela.

 

Mais je me souviens toujours

Des minuits où tout s'arrête

Et des crapauds dans les cours

Qui se frappaient à la tête. »

 

Muse à musique volume IV
DLE2016–ISBN 9782919390380



#2 Victorugueux

Victorugueux

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Posté 15 mars 2019 - 11:58

Demain dès l'aube... Victor Hugo

 

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

 

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

 

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

 

Victor Hugo, extrait du recueil «Les Contemplations» (1856)

 

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#3 M.KISSINE

M.KISSINE

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Posté 15 mars 2019 - 02:41

Demain dès l'aube... Victor Hugo

 

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

 

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

 

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

 

Victor Hugo, extrait du recueil «Les Contemplations» (1856)

 

Victor Hugo, quel cadeau, merci ! Je suis inconditionnelle - en dépit de quelques longueurs parfois et de quelques répétitions.

Ce texte "Des minuits" a été partagé lors d'un printemps des poètes, il y a deux ou trois ans, choisi et lu par un grand ami et voisin, qui s'est demandé tout de suite où javais bien pu chercher ça - ce "ça" qui pourtant lui avait sauté aux yeux.
 

En cadeau quelques vers d'Hugo, plus "libres", puisqu'il les a classés dans ses chansons :
 

La chanson de Maglia

 

Vous êtes bien belle et je suis bien laid.
À vous la splendeur de rayons baignée ;
À moi la poussière, à moi l'araignée.
Vous êtes bien belle et je suis bien laid ;
Soyez la fenêtre et moi le volet.

Nous réglerons tout dans notre réduit.
Je protégerai ta vitre qui tremble ;
Nous serons heureux, nous serons ensemble ;
Nous réglerons tout dans notre réduit ;
Tu feras le jour, je ferai la nuit.

 

 

Le dernier vers rejoint le bouquet de houx vert et de bruyère en fleur, dans le merveilleux poétique.
Merci, vraiment



#4 Victorugueux

Victorugueux

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Posté 15 mars 2019 - 03:18

De rien ! Pour Victor Hugo

il est facilement disponible

Sur internet, mais je sais aussi

Qu'il y a de très longs textes



#5 Jped

Jped

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  • Une phrase ::Le voyage immobile après une vie de voyage

Posté 15 mars 2019 - 11:53


On vibre avec vous, on partage vos élans et vos craintes. On a tous " ce besoin d'admirer qque chose afin de s'exercer à aimer", "l'envie d'inventer (un) nouvel incertain". Avec la peur au ventre à la pensée de " ces minuits oû tout s'arrête".

Un poème qui vous prend jusqu'au fond de vous-même.

#6 wolfhart

wolfhart

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  • Une phrase ::Le monde est un air de musique lointain au seuil d'une porte entr'ouverte.

Posté 17 mars 2019 - 06:04

Ah vous le dites bien et l'on est avec vous

Notre monde de rien notre monde si doux

Si tendre et si cruel à pleurer à genoux

N'est-il pas à la fin gouverné par les fous ?

 

Merci pour votre beau poème.





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