Parce que vous me faites plaisir, je me permets de reposter un poème que j'avais commis sur le même thème qu'ici (les poètes de TLP) sans toutefois nommer les poètes (certains nous ont quittés d'autres vous seront peut-être reconnaissable).
Posté 05 octobre 2016 - 12:11
Il est des poètes
Comme des oiseaux
Et je sais une sterne pierregarin
Qui niche en Bretagne
Plongeant des falaises
Les plus affolantes
Dans l’eau tourbillonnante
Pour de son bec cueillir
Les plus charmantes perles du Finistère
J’en connais deux inséparables là-bas
Aux bachis à pompon rouge
Cormoran à aigrettes et goéland à bec cerclé
Qui vont ensemble mêlant leur beauté à la mer
Et au ciel pur de la poésie où leur amitié est une île merveilleuse
On les voit des plages normandes
Où je sais un troglodyte mignon
Qui aime lyres et délires
De sa muse marmoréenne
Et je sais aussi en Provence
Un pélican enthousiaste
À la mandibule parnassienne
Pleine de grâce et de douleur
Longeant les ports de pêche de la méditerranée
Pour nous pondre les sizains divins où les formes se réinventent
J’en connais une qui nous vient, je ne sais d’où
C’est une pure hirondelle bicolore
Qui nous gazouille avec passion
Les plus douces musiques
Et j’en sais encore une autre
Belle comme une corneille d’Amérique
Qui nous cisèle des poésies
Avec la perfection de ses plumes
Et je sourie encore et toujours à cette bohémienne
Folle des oiseaux multicolores de tous les ciels
Qui me touche de son chant à nulle autre pareille
Et même si elle ne m’aime pas
Moi je l’aime bien
Et je sourie naïvement à ce moineau domestique
Qui sautille au jardin de Priape
Ces poèmes sont des fleurs parmi les fleurs
Il est l’oiseau du quotidien, le poète du matin
Et tous ensemble, jour après jour
Nous regardons un pygargue à tête blanche
Qui vient ici reposer ses ailes, offrant son cœur
De littérature et de peinture
Il en est un autre qui n’est peut-être pas un oiseau
Mais un ange tellement son écriture est céleste
De sa harpe, il nous module des rêves
Avec des légendes d’or et des mots diamantés
Et d’autres aras multicolores
Venus des Antilles
Parfumés de café noir
Qui nous ensorcellent
De leurs regards amoureux
Oui, les poètes sont comme les oiseaux
Ils s’envolent au lyrisme délicieux
Chantant les printemps du monde
Dans les rues de Paris ou d'ailleurs
Où ils piaffent et roucoulent comme des pigeons biset
Se nourrissant d’argot
La mie du peuple
Mais je sais aussi des bruants du Sahara
Splendides, envolés dans un simoun
Cherchant l’arbre de toutes les sagesses
Au cœur des hommes
Et j’en connais un personnellement
Qui poursuit les oies des neiges
Chaque fois que la poésie
Vient l’interpeller
Dans sa forêt de conifères
Oui, les poètes sont comme les oiseaux
Et Tlp est leur ciel éternel