Le port ouvre son ventre aux bateaux fatigués,
Brisés par les tempêtes aux quatre antipodes.
Les marins frais rasés s'en vont pour naviguer
Dans les estaminets de tous les ports du globe.
Des filles accoudées aux murs de vieux hôtels,
Chemises transparentes et jupons grands ouverts,
Offrent contre rançon une nuit au bordel
A ces hommes sans lois que celles de la mer.
Bourlinguer dans les îles, faire escale à bon port,
Quel âme de marin ne voudrait s'embarquer
Sur ces bateaux-cargos qui vont chercher leur nord.
Moi aussi, bien souvent, je rêve de bourlinguer,
Trouver un port tranquille où je pourrai mourir,
Endormi dans mes rêves et dans mes souvenirs.