O, Monet allemand, O, toi, seigneur des fleurs,
Ton âme est un tableau aux cent mille couleurs.
Toujours tu nous séduis, toujours tu nous retiens
Et nul ne s'est senti si libre en un jardin.
L'humain est éphémère et c'est la fleur qui dure.
Tu as raison, Emil, c'est la loi de Nature.
Tes tableaux font sentir à chaque visiteur
Que lui aussi, un jour, se mêlera aux fleurs
Que son corps estompé n'en sera que meilleur,
Que les mots sont bien vains dans cette vie de pleurs,
Qu'il vaut mieux écouter les longs roseaux jaseurs.
Nul n'a peint mieux que toi l'homme dans sa plendeur.
Nul n'a mieux vu que toi comme la femme est fleur.
A part Monet, bien sûr, ton vrai compagnon d'heures
Emil, chaque Français voit ta juste valeur.
Reçois ici l'hommage du pays des Francs
Tu es le plus français de tous les Allemands.