Rêverie d’un soir d’obsèques en été
Les tableaux sur les murs sont autant de fenêtres
Vers l’Histoire et l’Orient au dessus des divans
Et les conversations murmurent tous les vents
Que l’été accablant s’oppose à laisser naître.
Un vieil album photo, passant de mains en mains,
Rend des perles de vie aux tresses de mémoire ;
Quand l’oeil parfois embué cherche une échappatoire,
Le cliché d’un sourire éclaire le chemin.
Dans le plat qui circule, un peu de la douceur
et des goûteux savoirs hérités à l’enfance
Distille au fond des coeurs la liqueur d’espérance
Qu’on voit naître au brillant du regard de trois soeurs.
La musique et les chants complètent l’équilibre
De ce lieu hors du temps par des accords subtils
Qui versent à l’esprit les parfums volatils
De tout ce qui est beau et vrai et juste et libre.
Et l’on se plait alors à rêver un instant
Que l’éther bienveillant qui flotte dans la pièce
S’élève aux dimensions de mystère et de liesse
Que l’on dit habitées par les âmes d’antan.