Ton corps comme une aumône qui ne tressaille plus,
Blanc nacré sous un drap que tu n'aurais pas pu
Accepter sur ton corps du temps bien révolu
Où nos corps en accord réclamaient tant et plus.
Ton regard fatigué sous tes paupières closes
Narguent mes souvenirs et réclament encore
Ces cris et ces silences réclamés par nos corps,
Mon cri, ou bien le tien, quand notre amour explose.
Ton silence me suit, me nuit et me dévore.
Ton absence est un cri qu'il me faut pardonner
Car ta mort me détruit au lieu de me donner
Ces instants infinis que je recherche encore.
Fasse que ton silence soit un geste moqueur,
Moi vivant, abruti, devant ton corps de glace
Me demande ahuri où se trouve ma place
Et rêve sans un bruit d'un avenir menteur.
Ton corps anéanti porte les certitudes
D'un avenir si mort que même les embruns
Me portent à accueillir les voix que les défunts
Auront de par leur sens acquis comme habitude.
Ton corps est une absence que le rêve détruit,
Ta mort est un obstacle que mon esprit réfute,
Il a beau être ouvert, il renâcle, il se butte,
Mais rêve de te suivre sans un mot, sans un bruit.