Des amitiés en nombres
Me font mal oublier
Les souvenirs, les ombres
D’une nonne sacrée
Qui de ses doigts de fée
Pétrit mon âme fruste
Et transforma mes étés
En des calvaires augustes.
Mais, amis, c’est injuste
De ne voir que des spectres
Dans ce château vétuste.
Ne brûlons, comme Électre
Pas les regards champêtres
Animant nos destins
Et écrivons chacun
Sur nous, sans rien omettre
De cette vie, mâtin ;
Ne plus rien calculer !
Ne plus rien programmer !
Laissons le bel instinct
Remplir de nos pensées
Le présent démoderne
Et les regrets externes
Seront loin à jamais.
À jamais ! Plus de cerne
Pour toujours ! La taverne
Et le corps de mes doutes
Toi, ma muse dissoute
Tu disparais
Tu me parais
Si loin, si voyoute
Si belle, écoute
Le chant de mon cœur :
Je ne te reverrai plus
Je manquerai infiniment de toi
Et le creux de mes bras
Ne se chauffera plus ;
Mais mon cœur
Si tu es loin de moi
Sache que, même au vent et sans voix
Tu continues à battre