Le frisson est parti, et comme un coq en pâte
Le frisson disparu est célébré là-haut
Dans la prison des songes, à l’abris des primates ;
Il se tient bien droit, comme un paon à l’égo
Qui se déverse là, on ne l’aura pas calme
Car la souffrance est un frisson devenu gros ;
L’émotion n’existe plus que pour ses grands dames
Sous ses coups meurtriers, sous son air de renard
Le son musical tombe en l’harmonie du drame ;
Mais il ne reste poules ou chasseurs de thésard
Pour faire bergerie des débris de ces bleues
Qui lézardent le crâne, abasourdissent l’art
Le frisson est parti et de même ses œufs.