Jaillissant d'une source profonde,
Un filet d'eau claire se faufile
Entre les pierres brunes des préjugés.
Rapide éclair d'un devenir
Qu'elle veut meilleur,
Voici l'onde d'orgueil
Qui, intruse, deviendra rivière,
Creusera le lit du mépris,
Percera les puissantes murailles
Des hautes villes.
Voici l'onde d'orgueil qui, assombrie,
Fascine les faibles, façonne les failles
Des plus forts, reconnaissants
Du bonheur, des honneurs,
Réussite d'une course
Pourtant trop courte
Pour un fleuve de fierté
Chargé de boue brune,
Trop courte pour s'imposer
À la mémoire des pierres conservatrices
Du renouveau.
Tout au bout de la course
Liquide des sentiments,
L'océan attend
Dans sa tranquillle humilité.
L'océan comme le temps,
Attend l'ultime étreinte.
Il ouvre grand ses bras pour clore enfin
Le chapitre des vanités