à l'entrée de l'étang,
un voilier démâté
qui s'enfonce peu à peu
dans les boues,
l'étrave dressée vers le ciel
mais aux grandes marées
ou par grand vent du nord,
tel un oiseau blessé au temps
des migrations d'automne,
un frémissement le parcourt,
comme s'il rêvait de reprendre
la mer, de sentir à nouveau
l'air et les embruns du large
comme tant d'autres, ici ou là,
nostalgiques de leur passé,
amoureux de la poussière,
du brouillard et des cendres,
se ressouvenant avec bonheur
et regret, de leurs aventures
dans les mers du sud,