C’est une sorte de mélodie mystique
Qui bémole aux quatre coins de rue
Appoggiature les cœurs du soir qui tardent
Dans la moiteur de l’infini printemps
C’est comme ça une mélodie qui entraine
Le fond de la cave tremble
Le haut du clocher tinte
Les facilités perdues
C’est âpre, ardent, facétieux
Comment dirais-je
Ça colle comme une mauvaise histoire
Ça s’étend comme un bel amour
Et les esprits qui s’égarent dans ma tête
Font joujou avec les ressentis
Du plus beau, du plus court et joufflu… poème
C’est un poème oui
Un poème en musique
Qui s’acharne contre moi
Ou plutôt qui s’acharne
Devrais-je dire
Qui s’acharne contre mes fatigues
Car je reste là
Je suis assis et je regarde le bois noir et profond de l’armure
L’ivoire de marbre plastique aux milles dents
Qui s’entrechoquent de couleurs, si indécises que j’en perds la tête
Si indécises qu’elles ne se décident pas
Et moi j’attends, idiot, sonné, attentif au craquement
Au soupire, au regard brillant
De la bête humaine qui me fait face et sur mes genoux
Les dernières harmonies déjà essoufflées, je me refais la musique dans ma tête
Je remercie le monde et ses mélodies
Je salue la folie de tous mes désirs
Qui se tais froidement, maintenant que mes mains
Sont immobiles
Qui ferme les yeux
Le devoir rudement accompli et
Et il ressemble à un ange, un ange prestidigitateur, vieillissant.
Les pianos sont des taiseux qui parfois s’oublient.