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Le vraquier des sensations


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#1 En hoir de Loup-de-lune

En hoir de Loup-de-lune

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Posté 22 avril 2020 - 12:07

Le vraquier des sensations



Pour Linfabrice
林 美丽花



*

Cette goutte de sang sur le mouchoir
vient proposer le même signe efflorescent
que sur la page la tache d'encre parme

*

Un arc-en-ciel s'ouvre les sept veines avec un pétale d'aubépine

*

Contre les côtés du polygone
les bêtes faramines se lovent
matriçant les gemmes

*

Je n'entre que rarement dans les bois

j'aime les lisières suggestives

elles sont les faces transparentes d'infinis coffrets à trésors

j'y cherche les rubescences qui manquent à mon sang

*

Ce griffonnage intime de Sherlock Holmes : non, mon plus certain adversaire n'est pas le professeur Moriarty, le chien fantôme des Baskerville, ou je ne sais quel criminel sans scrupules, mais ce dieu possible, simultanément source des mystères et principe de leurs élucidations... Sherlock Holmes heureux, au sein d'une vie propice à l'énigme, est inexorablement athée

*

Or chrysalidâmes les angles de nos marques
parmi la colorature
aiguisant la renonciation des ailes

*

Sous l'arc de pierre
des ombres se rencontrent pour tracer des triangles

Ces astres tout palpitants
de diamanter le plus aigu

*

Que faire des brisures par myriades
si la lumière
fait s'épanouir les verticales de l'hiver ?

*

La mort
ce commencement affranchi
décisivement
des vieilles pusillanimités

*

Cri du tréfonds des bois
les étoiles palpitées d'énigme
vont délinéamentant la bête

la braise détient l'arc mince

*

Lisière

entre les verticales d'encre
l'envol des grands oiseaux blancs

*

Brume sur l'étang

d'une berge
et de l'autre
un arbre s'arque
renonciation de la passerelle

impossible borne
la rousseur ramifie le fond chimérisé

*

Les arbres
couchés sur l'étang
délinéamentent des amarrages fantômes

*

Et dans le dernier cercle
je plaçai l'éclair

avec ce qui dépassait
le périmètre

j'allumai les élucidations

*

Partance

une bougie allumée

or c'est la rose
qui s'évanouit

*

En la raucité des éploiements
noirs

brûle
le bois des châtelets qui paissent les oiseaux

*

Lentes et girantes des gemmes traversent des têtes diaphanes avec un désir de regard

*

Un souffle traverse la cour

les pétales
les étoffes du linge qui a séché
les ailes furtives
les feuilles

instantanéisent le nuancier du frisson

*

Drapeau chinois
le vent emporte tes étoiles

elles rencontrent le vol
de l'oiseau noir

*

De tous les cercles
que la pluie invente sur l'étang
lequel enclôt ma durée ?

*

Les verticales
puisent à l'embellie
une brume de miels et de pollens
de blondeurs de moissons

*

L'attentat féerique

après une journée de vent violent
et de branches brisées
la masse nocturne du bois

Un train surgit : explosion_libération d'étoiles

*

pressentissions

on dirait le nom

d'un joyau unique
                                        d'un parfum nouveau

*

D'arbre en arbre
l'oiseau a distancé
les dorures du matin
pour se fondre en cette encre
qui ramifie ma fenêtre

*

Un jour entier de vent

de grandes encres de jais
flagellent le presqu'azur

*

Infime arc de safran pâle

tremblé de la distance de vesper

cygne sur l'eau
noire
où volutent
les reflets des luminaires

*

Photographie d'un couple
les brisures du verre
délinéamentent des ailes

*

Le bavardage c'est l'ossuaire du mystère

*

Lorsque l'or
redevint de la lumière
la lanterne que retenait le griffon
tomba
et se brisa sur le sol de la rue

et le disque de la grande horloge
renoua avec des emblèmes mystérieux

*

Haïr
un point blanc
de ne rien devenir

*

Les tours percent le ciel   

effusion bleue

éclaboussures d'oiseaux sur les ramées

*

Qui a mis une sourdine aux étoiles qui charivarisaient l'infini ?

*

Elle a porté sa bague à ses pleurs
ruissellement des cheveux d'or
épanchement du sang

*

Tant d'épaisseurs ici
mêlaient leurs ombres
aiguës

il y versa le contenu
de son aumônière

et il attendrait que le semis des pièces reçoive un rayon

*

Vent violent

ravie
la lueur rouge
qui perçait la chambre

*

Étonnable
évanouissante
et silencieuse

*

des moutons sur le pâturage

beaucoup plus bas
dans les rapides de la rivière
des flocons de laine immaculée

*

Réunies en un voeu de source
toutes les eaux des gemmes
attendaient la première soif

*

Après la découverte d'une randonneuse sertie d'aigues-marines et de chrysoprases, désormais un panneau rhomboïde avertissait : chutes de pierres précieuses.

*

Deux oiseaux blancs s'envolent
leurs trajectoires approchent
une ogive

elle ne sera pas achevée

*

Neuvième jour du chantier qui la circonvoisine :

les yeux crevés et tout noirs de la vieille maison

*

Après mon passage au jardin
il manquait tant de mots dans mon florilège en demi-chagrin

les corolles diaphanes débordaient de consolaments

*

Loup-de-lune
LIU Bizheng

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