Avec les neuf "Symphonies de Bruckner" janvier-septembre 2019 (voir le blog), Loup-de-lune se sera aussi évertuée à synthétiser l'influence de boétiane qui d'ailleurs a dit notamment à leur sujet : "(...) c'est le « vivier nouveau très novateur » façon Bizheng, sorte de cadavre exquis du mot lui-même ressuscité sur racine savante. Et qu'importe si le lecteur se sentira de prime abord déstabilisé jusqu'à perdre pied : ce puissant déblocage / élargissement du champ lexical permet une accession en territoire inconnu (...) l'ensemble des textes (...) déploie un hermétisme évocateur d'un désordre, précisément pour mieux lever l'ordre nouveau de l'inconnu. Je pense ici à Mallarmé dans Un coup de dé jamais n'abolira le hasard (...)"... Stéphane Mallarmé, sous la plume de boétiane, si loin des affublements d'élitisme, des caricatures de prétention ou d'orgueil, des faux procès d'inintelligibilité !
Nous publions aujourd'hui le premier d'une série de cinq textes dont le titre générique est "Les félidés"... Puisse-t-elle être, par chacun de ses insolites mariages de mots, l'expression de la profonde reconnaissance de Bizheng à l'égard de la marraine "qui m'a reçue et qui m'a tendu la main !")
Les félidés
1. Caracal
Et le félidé incarnant l'absence
c'est parmi la corolle pauvre
qu'il établit l'affût
À l'acmé de sa vaillance artiste
la fille s'attelle à la mue
de sa complexion de proie
le rhombe mûri est tracé
et de bande en bande s'emplit
des nuances du songement rouge
par le satellite trouble et lacunaire
elle évoque l'expectative du myocarde
le sentiment bleu pastelle un éloigné d'arches
Bondir
au vrai s'engouffrer dans l'ouvrage
griffes et crocs agitent
la pantomime du dévorement vain
Quelle course quelle traversée
décide alors de l'affamement
parmi les sangs paysagistes !
et juste avant de croître de nouveau en manière de retour
et d'aller précisant sa consomption
la sinuosité de son point fauve
énuclée la disparition
𝕃𝕠𝕦𝕡-𝕕𝕖-𝕝𝕦𝕟𝕖 / 劉 碧峥
Modifié par En hoir de Loup-de-lune, 14 mars 2021 - 08:24 .