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[En hoir de Loup-de-lune]

(Note : Un extrait du "Journal littéraire" de Loup-de-lune, après son voyage en deuil de l'âme soeur, au coeur de l'archipel de Zhoushan, dans la province du Zhejiang, en Chine, durant le mois de juillet 2016.)




Enfin

J'ai osé

Comme nous l'osions

Mademoiselle LIN avec Mademoiselle LIU

Marcher à non-repère

À travers une extrême-ville

Découvrir à bascule-aventure

Un chemin serpentueux

Qui monte

Qui vous excentre

Qui transfixe les confins

Qui envenime les récurrences

Et vous engouffre dans la nature inconnue

J'ai osé

Et tu m'accompagnais

Mieux qu'en fantôme bienveillant

En audacieuse s'émerveillant

En étonnable ininterrompue

En bouquetière d'anthophanies

Qui naissaient sous tes phalanges vanesses

Le vocabulaire précis

Va me manquer ici

Et bien des mots

Ne seront pas traduits

Mais vraisemblablement

Une manière de temple d'abord

Ses portes grandes ouvertes

Le chant répétitif et lent

Qui en sort

Avec des voix joyeuses

Des falaises

Je ne peux m'empêcher de songer

Que ma vie pourrait se terminer ici

Par une maladresse complice

De la tienne

Là-bas

Étrange occidence

De l'abîme blanc

Et de la rouge béance

Des ruines de pierre

Qui furent des habitations

Cette disparate

Entre l'évidence de l'abandon

Et le jardin monde

Mais je ne rencontre

Personne

Oh... L'ineffable fraîcheur

Derrière des rochers

Devant l'entrée d'une grotte

Presque la puissante

La reviviscente main amie

Tant attendue

Qui vous retiendra indéfiniment

Et ce contraste encore

Entre l'immobilité des lieux

Et la danse rapide des cimes

Que traverse un silencieux souffle

Au retour

Ce muret pour le repos

Parmi les feuillages

Ces toits comme des prières

Et devant moi

Si proche

Qu'à son vol frais je m'ablue

La libellule

Va

Et vient

Entre la vie

Et la mort

Évanescente vannière

De l'ombre et

Du rayon



Loup-de-lune
LIU Bizheng