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Chambre imagière et sa périphérie


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#1 En hoir de Loup-de-lune

En hoir de Loup-de-lune

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Posté 01 juin 2020 - 02:23

(Note : Nous lisons, sur la première page du manuscrit, juste au-dessous du titre calligraphié, en très petits caractères, à l'encre parme: "Où êtes-vous donc, chère Wakoda ?... épousant, je l'espère, la distance heureuse qui vous accomplit..." Wakoda, "musicienne argonaute des « inventions d'inconnu », elle aussi atteinte dans sa santé, (toujours) membre de Toute La Poésie, même si elle n'a pas opéré de nouvelles connexions depuis longtemps, adepte également d'une écriture hermétique et mystérieuse, avec l'emploi dense d'un vocabulaire des plus rares, a été une fidèle du blog de Loup-de-lune pendant plusieurs années, voir notamment le poème Transfusionnelle 31/08/2018 dédié précisément à Wakoda, avec le poème-réponse offert à Loup-de-lune. Ce mot de "périphérie" nous rend particulièrement mélancolique, car il exprime tout l'adieu à la chambre qui fut si souvent imagière, "la prodigalité de ses visions à travers les kaléidoscopes leucémiques, l'abandon heureux aux féériques escapades des mots qui approchent parfois un pouvoir guérisseur !"... Nous renvoyons les lectrices et lecteurs intéressés au blog de Loup-de-lune: Chambre imagière I 07/10/2018, II 08/11/2018, III 09/12/2018, IV 03/06/2019, Caravane idolagète 20/04/2019, Briquets 02/06/2019, Phanies 07/06/2019, Regard 30/08/2019 ; au salon Sans commentaires: Pourpris tétraphane 04/04/2020. Dans le poème intitulé "Regard" apparaît le tamaya de la chambre... Nous revivons par la pensée les instants de ce jour-là... nous sommes sorties pour nous diriger vers l'hôpital, ma jeune amie Bizheng en cette vie terrestre ne reviendra plus dans sa chambre imagière... dans la rue, elle a levé les yeux et : "Le tamaya composait un adieu avec les carreaux de la fenêtre. Ses feuilles plus que jamais étaient ces oiselles vert céladon qui voulaient voler jusqu'à moi..." Alors, une dernière fois, nous sommes passées par la "périphérie". D'abord devant la vitrine enchantée du vieux brocanteur, évoquée dans le premier sixain, ou la première parolie, du recueil qui va suivre ; ensuite, s'enfonçant dans un bosquet, le petit pavillon de la madone dont Bizheng appréciait tant le calme et le "silence efficace". Et c'était bien l'image d'elle-même, fragile, évanouissante, disparaissante, que lui renvoyait cette madone écaillée ; et dans cette mère qui ne lâcherait pas l'enfant qu'elle tenait dans ses bras, c'était bien sa propre ardeur à serrer encore l'enfance du poème que retrouvait la jeune leucémique... Nous nous souvenons aussi de ces mots-là : "Augustin d'Hippone parle de la mort comme du passage dans la chambre d'à côté... D'accord, si elle peut être aussi imagière que celle qui m'a accueillie en cette vie terrestre !" Bizheng n'était pas de confession chrétienne, bien sûr, mais il n'y a dans ces mots nulle impertinence, rien de "blasphématoire", mais bien plutôt "une irrésistible candeur, un tantinet mystique, irisée d'une larme".)





Chambre imagière et sa périphérie





À Wakoda





Pendant que le flacon tétradiaphane l'outremer

des argyries approchent le vaisseau qui envergue ses viduités

corollaire de sa cambriole le ciel devenu mémoire

linéamente étoiles et faisceaux sur le météore du verrier

par un capharnaüm seront irisées les longanimes oiselles

tant que le bleu glacier d'une stéarine transfixera les prédicats de l'essor




S'épand aux confins de l'asthénique tintillation le sucrier

de la laite paroxysmale qui parachève luire et candeur

s'élève le multiple des oiseaux enceints des prémices pastel

mais d'enclore le récipient à oreilles rentre dans le contrat

et par les effondrilles du café sont silhouettées des altitudes calcinées

mais de faire ruisseler l'incolore d'aile et d'aval au long de sa cuisson vernissée




Saille parmi le bois négatif lyré d'arantèles un dragon

insistant pour l'étagement ondé des flammes abiétines

son inférence comprend toutes les bêtes effusées

dont les cous sont des ajours que clarinolestent des silences

en capricant théâtre sur l'olivine du rideau l'ombre qui module leurs attritions acajou

dénie au centre de leur tmèse bucolique le capillaire d'alumelle qui eût fructivêpré le presque disque




Il arrive quelquefois qu'une formule de vitrail

sache évader de sa veilleuse la flamme

après qu'anges et requêtes gratitudes et corolles en ont éclairé leurs veines communes

ardente céréale à destination du bouquet elle vient évoquer

parmi les blés l'épi qui le plus approche le pain

sur la robe couleur d'ample desserte ondoyant la madone


Loup-de-lune
LIU Bizheng

Modifié par En hoir de Loup-de-lune, 14 mars 2021 - 08:13 .