(Note : Nous avons lu récemment, de la plume si créative de boétiane, ce mot évocateur : "onironaute"... Loup-de-lune a considéré que le poème qui va suivre est une "Féerie marine"... mais nous croyons volontiers qu'il pourrait tout aussi bien être intitulé "Naissance..." ou mieux, "Épiphanie de l'onironaute"... C'est le "conte", comme dirait caillou caillasse (voir dans le blog de Loup-de-lune ce qu'il écrit à propos du poème "Drakkar" 05/07/2018) d'un "minime" disque d'aluminium doré qui luit soudain dans une rue passante. Après l'avoir recueilli, la jeune leucémique l'emporte dans sa nouvelle errance... et peu à peu, par le charme du sang lucide, il acquiert la diaphanéité, la transparence... il renoue avec son essence de hublot que traversent les flavescences d'une mer inconnue... Et précisément le dernier vers du poème serait un très régulier, un très routinier alexandrin, avec l'article défini "la" déterminant le nom "mer", tandis que l'article indéfini "une", l'embarque pour une aventure à treize syllabes !...)
Féerie marine
affranchi
des naufrages
un minime discoïde
étincelle son interstice
dans le continu qui foule
ce n'est pas qu'il s'élève
aluminant ainsi les lignes de ma paume
c'est qu'à sa carène fraîche
nous nous destinons
tout le long de la cathédrale
intermittences d'un poecile saxifrage
s'avive sa confiance de vitrail
et pour viatique la rosace
lui cède le plus ambré
de sa corolle pellucide
des huilistes qui vont fantaisiant l'orthogone du pont
il désapprend le vêpre glauque
et les cassis angoreux de la déréliction stellaire
quand le zéro des dynes
dans une escale brouillée
enclôt et l'arrière et l'avant
le renucléent à même ce sol
ses chromosomes de hublot
apte à pousser
tout autour du périmètre de son orbe
les valeurs du bateau sur une mer qui flavesce
Loup-de-lune
LIU Bizheng