très belle évocation de l'automne de la vie ...
en te lisant, Patricia, je pense ... (pas nécessairement en adéquation avec ce que tu exprimes,pas nécessairement dans le même sens, mais ton poème suscite ces pensées) ...
à l'Ecclésiaste, bien sur ... "un temps pour jeter des pierres, un temps pour ramasser des pierres"
à Albert Cohen qui disait qu'un bébé est à peine né, que le bois de son futur cercueil existe déjà
à Sœur Emmanuelle qui dans ses mémoires disait avec franchise, sincérité, que à un âge avancé elle avait encore parfois de violentes pulsions sexuelles (elle rapprochait ça de ce que Paul dis, "une épine dans la chair", ce qu'avant de lire ces mémoires de Soeur Emmanuelle je devinais sans être sur de comprendre vraiment)
l'automne de la vie ... jusqu'à présent on voyait les "retraités" comme une catégorie de gens "à part", avec l'automne de la vie, on voit "les actifs" comme des gens "à part" ... qu'est ce qu'ils ont tous à s'exciter comme ça le lundi matin, à soigner leur mise, à vouloir aller plus vite, plus vite sur la route, plus vite partout,à relever des "challenges", à se féliciter de leur "réactivité", à "revenir très vite vers nous" (horrible expression de certains actifs) quand on leur demande quelque chose
tout passe, tout s'efface, tout ce qui apparait disparaitra ...
peut être pas tout .... avec l'âge, quand on a cette chance de pouvoir avancer en âge, d'atteindre l'automne de la vie, on s'aperçoit que les lieux ont changés, les habitations ont changé, les voitures et les livres ont changés, la plupart du temps oubliés, remplacés par de nouveaux lieux, de nouvelles habitations, de nouvelles voitures, de nouveaux livres ... mais que certaine bonne action ou certaine mauvaise action qu'on a pu commettre il y a cinquante ou vingt ans ou hier, sont plus présentes et réelles et actuelles que n'importe quoi de présent, réel, actuel
"être calme et en paix" ... oui, regarder en face ce qu'on a pu faire dans cette vie qui est passée, se tenir droit devant cette justice qu'on attend, qu'on espère ... si on souhaite la justice, on ne peut la vouloir aussi pour soi
ton poème exprime une certaine recherche, je cite, qui dis mieux que je ne le saurais , le sud africain Farid Esack :
" "Adore ton Seigneur jusqu'à ce que t'arrive la certitude (S 15-99)"
de nombreux savants ont interprété le mot yaqîn (certitude) comme signifiant ici le mot "mort". Je crois également que la certitude absolue, pour l'être humain, ne vient qu'avec la mort. La certitude ultime, elle, appartient à Dieu."