Aux mamans (sur le modèle de R.Kipling)
Si tu sais supporter les changements de ton corps :
Saigner tous les mois
Voir grossir ton ventre
Souffrir qu’un être en sorte
Et perdre tout cela,
Tu seras une femme, ma fille.
Si tu sais aimer
Au point de t’oublier
Perdre toute vie sociale
Pendant quelques mois ou quelques années
Laver, ranger, nettoyer,
Sans jamais te lasser,
Tu seras une mère, ma fille.
Si tu t’élève au Printemps
T’épanouis en Été
Accepte l’Automne
Et n’aies pas peur de l’Hiver
Si tu vis dans la paix
Les saisons de ta vie,
Tu seras une femme, ma fille.
Si tu acceptes de voir tes enfants
S’envoler vers des contrées lointaines
Et les voir trop peu,
Si tu sais être heureuse
Malgré ce déchirement
Si tu supportes la solitude
De la fin de ta vie,
Tu seras une femme, ma fille.
Si tu aimes ton mari
Sans lui demander la gloire
Ou la force aussi
Si les choses ont un prix
Si tu prends ta part de soucis
Tout en restant joyeuse,
Tu seras une femme, ma fille.
Ce poème s’adresse aux futures « sages » , ou aux futures « saintes »,
Mais pas aux femmes normalement humaines,
Pleines de rassurants défauts.