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Ce n’est pas seulement votre doux compliment
Qui m’inquiète, renard, car je n’ai point d’argent
Ni même ce regard étonnant de lumière…
Le vent passe, voyez, dans toutes les volières,
Et son double langage habitue les oiseaux
De ma sorte à savoir les intérêts d’en-haut,
Comme ceux de la terre où la gent animale
Envie jusqu’à la peau, la sève minérale,
Et tout ce dont la vie se pare. Quels trésors…
Le vent nous dit cela, d’autres choses encor.
Mais à peine arrivé, dès sa rapide annonce,
Il fuit – c’est un souci : n’avoir pas de réponse.
Ce n’est pas seulement votre livre sacré
Qui m’irrite, voyez, quant à ma liberté,
Ni même, à votre front, la brillante couronne.
Aucune jalousie n’abîme ma personne.
Mais vous êtes si sûr de vous, noble renard,
Que je préfère ailleurs diluer mon regard.
Tant pis si je vis seule et jeûne une semaine
En feuilletant les jours. Je ne suis pas certaine,
À la fin du parcours, de perdre la raison
Ni la joie de chercher, en tout endroit, le bon.
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C'est le doute absolu qui nous conduit à la connaissance libre de tous les savoirs. Alain
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Combien de temps encore ? ISBN 9782919390458 – DLE 20181205-78415