Elles sont nées au bord de la rivière
des reflets d'or au fond des yeux
elles espèrent goûter au miel de la terre
en méprisant la jalousie des dieux
Qu'importent les mots qu'elles écrivent
si déjà ils effacent leurs noms de la pierre
même sans écho les murailles survivent
cédant leur voix aux hymnes de la guerre
Ils prétendent éteindre le printemps
qu'une jeune feuille a embrassé
remplacer les parfums d'un vent errant
par les remugles de leur fumier
Indifférents au chant des oiseaux
ils ont fermé le livre du langage
habillant la vertu d'horribles oripeaux
pour noircir le coeur de ces fleurs sauvages