Un visage de pluie
Je t’ai tant rêvée, souhaitée, espérée,
Qu’au hasard de la brume, quand sonnent matines,
Alors que l’humeur du temps était chagrine,
et que les merles se demandaient s’ils devaient chanter,
Tu es venue à moi du bout de la jetée
A travers la pluie, ton visage trempé,
ta coiffure défaite, ta robe essorée,
tes yeux remplis de perles,
et tu as ri
que je te voie ainsi,
sans fard, parée de ta lumineuse jeunesse,
de cette aube la prêtresse,
Et alors tu t’es retournée
Et tout l’or du monde tu m’as donné ;