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'Chambres imagières' , 'Caravane idolagète' , 'Briquets' , 'Phanies' , 'Dauphins' , et autres poèmes / par Loup-de-lune


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#1 Loup-de-lune

Loup-de-lune

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  • Une phrase ::« Je suis la jeune leucémique des lisières, dont l'allure odysséenne et frêle tantôt se coule dans le rêve tantôt repasse le linéament du réel... la jeune érythrophore des confins, la féale étymologie des crépuscules, qu'intégralement la mort est impuissante à com-prendre et que la vie échoue à con-cerner entièrement... »

Posté 10 janvier 2021 - 08:24

Nous nous connectons, avec son aimable autorisation, à l'inscription à Toute La Poésie qu'elle a validée en juin 2013, pour proposer aujourd'hui un florilège de poèmes inspirés des diverses chambres par lesquelles Loup-de-lune sera passée au cours de son escale sur la Terre. La chambre d'hôte de la Maison de Marianne ; la chambre d'hôpital ; une caravane, oui vraiment, une caravane au coeur des forêts jurassiennes, et qui est 'idolagète', c'est-à-dire 'conductrice d'images', sur le modèle de l'adjectif grec 'musagète' signifiant 'conducteur des Muses' ; une chambre d'hôtel où Loup-de-lune a séjourné dans le canton du Jura, dont chacune des quatre parois était ornée d'une aquarelle représentant un dauphin dans une facture des plus abstraites. Ces textes sont parents de 'Pourpris tétraphane' et de 'Chambre imagière et sa périphérie' publiés et présentés par En hoir de Loup-de-lune respectivement le 4 avril et le 1er juin 2020 au coeur de ce même salon Sans commentaires. Particulièrement denses et phantasmagoriques, ils ont été scrupuleusement revus d'après les manuscrits et le Journal littéraire de Loup-de-lune.

Nous rappelons ce qu'a déjà souligné En hoir de Loup-de-lune dans le cours de sa saison : pour son auteure le poème 'Chambre imagière I' a véritablement commencé à exister, à être exprimé, à l'instant où elle a entendu la voix de Silver le lisant dans l'enregistrement que cette dernière lui a offert.

Une autre personne active depuis plusieurs années au coeur de ce forum a quant à elle ressenti ou même vu un 'grimoire' dans les mariages de vocables pour le moins magiciens il est vrai consacrés aux chambres imagières. Nous accueillons très favorablement ce mot et la poésie qu'il intitule :


Un grimoire

pour Loup-de-lune


Vos mots sont un grimoire,
où déchiffrer la vie,
les matins et les soirs,
les étoiles des nuits,

où déchiffrer la vie,
lorsque l'image est reine,
les étoiles des nuits
de nos coeurs les arènes,

lorsque l'image est reine,
les fastes de l'espoir,
de nos coeurs les arènes,
vos mots sont un grimoire.


Michel Conrad



Parce qu'ici la leucémie prête assurément la nitescence de ses yeux de voyante, nous voulons dédier ce florilège...

Au personnel médical de l'Hôpital Cantonal de Fribourg en Suisse

Merci pour cette parure de perles et d'impossibles que vous aurez accomplie



(FG / BeV)




*




Chambre imagière I




Sourd le crucimurmure du quatuor

pour traduire en carreaux le foret de l'angle

mais recueillir a devancé l'évidence

et dans les celeuses enfants trempe ses sépultures

la moire à métaphores éconduit l'album des profonds

tant qu'hébète le poudreux armillaire qu'infranchit l'acajou





Un ciel-éventail s'est originé dans la cache du chrysogriffe

l'heur pérenne des angoreux tamis

unicolore vagues et grand-voile

quel reflet du si rompant cadre laissé au miroir

ou de la délébile silhouette filigranant ce qui s'étarque

à travers le mur de mondes nués de gondolages glissera ?





Aboli ce transparaître l'émoi des plis roule des serpentes

adolescence des voilages défoliant

sauts comme essors s'éploient

nettes coupes de brassées hémi-moqueuses de la chute

et l'échappée tératophane nimbe ses frondaisons

des palinodies d'un ponant brésiclair





D'un carré de poli l'abat-jour intimé chapiteau

belluaires des réfléchissements magmatiques

amphiboles se meuvent les angles

de leurs suppliques pour le losange en vêpre

de leurs soupirs après le quadrige de dards

à l'ingénu pictostellaire les ramène le chevet





Chambre imagière II





Malice des fétus un minute-or ossuaire s'est esquissé

au bord des ares de consomption

en féale retourneresse se pose sa linoïde feuille

sur grève et voile qu'empoudre le nielleur du réel

mais l'équiangle axiome va glissant

dans les ravines de ses réfléchissements





En ce dessaisir de l'immeuble effeuillement

les poignées du vitrage se résolvent

transparaître leucosouffle dans les arborescences

ses rapides de copeaux ont converti toute une armoire

et les ombres épannelées des voilages

s'apparient avec la félibrée du rosorange





Ce filigrane du visage que vont désensorcelant

les lustrales d'une eau qui s'émancipe

sa confusion d'albuginée et de galactique audace

par l'impensable chiquenaude s'évanouit la perle d'hématie

à même le diaphane aliforme du savon

un cheveu délinéamente la veinure des loufoques ophidies





Survivent à l'équerre les partageants reflets du miroir

pendant que l'éploiement d'or excharne la créature

de tout son ambre clair d'hyaline vêprée

le thé va l'angle exauceur évaporant

cacochyme aquarelle de la tasse une lune

aumône de son ahanant actinoir les éraflures d'acajou





Chambre imagière III





Venue mueuse au monotone rompeur du parquet fauve

la tissure enlosange des losanges

et clepsémie flagramment magnifique

elle a de tout le pourpre irrigué la théorie

qui troque le drame contre la phantasmenceinte des festons

comme le quadrangle mince épanche en dais sa transparence





Ont cédé les platées de la quadrifaïence

pour fins de pasteller des vanesses

les asthénies confluant vers l'alme éploiement

l'érythrogone lacune le casier

ravissent sur une tourelle les sachons

qui forjettent colorieurs la pulvérulence des vols





Fissiles carreaux à leur escamoteur propices

et l'impéritie pour lors des veines préhensiles

mais aux confins enfeuillis du flexueux un rameau

étoile de sa fleur le secret d'ouvrir

et derrière la candide poignée qu'effleure le rose

les âcres cueillaisons ont aveuglé dehors





En compromission de thalamèdre le miroir

que la sparterie proclame de ses ajours

déconfits corollaires dans les arcescences du jaillir

la dérose-thé de ses sondes déleurre de la cloison

en gibiers de soupirs il dilacère

en proies buées l'ortolan de l'image





Chambre imagière IV





Le ciel des limites murmure au gris une arantèle marine

en torchères des cimes amurent les étonnements de noir

le blanc amoncèle les foudres pubescentes et le givre des décalés

par tous ses haillons envergués un navire invente le milieu

et cependant que nimbe sa précision un ouvrageant clair d'écueil

ensemble l'île et l'absence allument le mauve qu'échappe l'angle




Foudre de fruits l'irienne divertie s'en flagelle

d'ainsi frapper les orangés s'annulent en faveur de l'aliène faim

trois s'honore du si frais opérande

et déjà ses pointes où bifurque l'alme chrysocale

conglutinent basiorragiques la fuite du reflet

mais pour quelle épiphanie tel inverse de coupes dédiées aux lumières ?




Et sur l'angle enchérit déclos un incunable

virescent tout le onzain de ce qui mire et princière

démurant en regard la traduction pour l'impalpable

au-dessus du minéral trois fois simulacre l'abat-jour

le devancement de ses défailles en une intonation réunit

aussi par l'onde lue le temps amnésie son minuit




À même le désir de s'éteindre qui démaussade les nuances

ce tremblé quadrilatéral des craies geôlières

dans le temps où le bleu diaphanisé

éploie comme une île diptère exaltant l'eau en disque

l'émancipation d'une gerbe de voilage émeut

et fleure du rouge agrippeur de wagons vites




*




Caravane idolagète





Les arcures que beige le dévêtissement

avec leurs mues ombreuses mécitées par l'outrance

amarrent à la cloison le triplement du losange

quand sur le cyanothéâtre qu'épiphanent les rideaux

les envers d'une foudre bourrasquent

pour partir de millifusain la litanie des pictogrammes





L'orangée munificence et la rhodofoliace de son scrupule

avaient décidé de la charade où s'exondât le verre

aux déchirures se lient d'un bondir de dauphins

les héliomimes de la méiose encieleresse

une ptéroseptique nielle à même la chanson dentellière

moie l'épousement de la vague par la stalagmite





Dérênés dans le diaphane galactochrome

vont coulant les palindromes des coquillages

ataraxiques dérobades du décharme d'ouvrir

sous une rafale tigroïde la nostolyse costume l'abysse

or déjà consument le rugir d'obliques fuligines et retrébuche

sur les coffres qu'épave un flibustier en aube le sémantème





Les badines de braise assignent le quatre-marbres à l'océance de leurs mirances

nonobstant la fleur a véliné la tasse du délilas de son départ

et volute aux fronts mélanméditatifs des élancés le dédain du fanage

le bambou mime sa flûte écarquillée pour enclore un miroir

passant leur sablon muséal les nouements des mariniers artistes

ombrent d'un rêve de lasso la bienvenue qu'effondre une bouée




*




Briquets




Consumée l'impasse du navire irruptif

par le métier de flammer sur le noir mis mat par le cercle

de son irrépressible escape la cire souffle

des lueurs à l'ève rosale des moussaillonnes dialypétales

et la cueillie où surplombent les plus incarnates coupes

déjà tressaille de la partance que lui veut le débord des fruits



Chaque carreau confie son décijour à l'améthyste menuisée

où désormais la table a dardé les angles des appétitions surannées

le parsemis de la pierre angelicielle recompose un faraud

pour l'ovoïde d'un dansable fondant

avec la transpassante liqueur des astérisques du lilas

la noyade en xanthies du volutant photopleure se confond



Espéreuses d'apoastres après la sinécure du collier

deux perles germinent le cristallomauve de leur désengrènement

circumvaillantes de la mincie qui verre la soucoupe écaillée

sous la flagrance biaise du blanc la cursive déguerpit ses rubriques

alors de la lampe les arcescentes jaillies longues

peuvent brecher tout ce qui plafonnait encore



Ce gracile fût pour compendium d'une galerie

qui eût mené le candidat à l'avivoir pérenne

la surprise du poudrier déclos ministre sa joaillerie

à la paucité de l'onagre et à la minute lavandée de la fiole

des papillons la brillance calligraphe ou griffeuse de violacer

enchérit sur une galopescence dont le bronze s'encorbeille




*




Phanies




dans la fixe houle des voilages lactés

un coquillage pulvérise l'éclat

et le liseré d'un pas égal

y fait inextinguiblement balancer son sabot

entre le principe et l'intervalle

entre le clair et la coda



des cercles trissaient les mesures sur la cloison

jusqu'à ce que se lègue en arcelles en grenailles la minime lampe

mordoré ruiniste du cadran constrictif

y fuguent températures et barographies

agendas et calendes suintent

parmi l'imminence des néométéores



oubliance glacée sous le nocturne de la pluie

une vanille de noyée désaccoutume la bougie

et parmi les bourrasques qui déconstellent

une trajectoire a réuni toutes les danses de la flamme

en cette alcôve outre-stagnance

où s'est osé nénuphar un ferment d'empyrée



d'obit en obit l'angle s'est affûté à la sombreur

et va taillant la trouvaille de l'entrebâillure

mais à conquérir ainsi le primicier des couleurs

il ne peut se départir d'une extase de clown

ce regard en quintessence du témoignage

pérenne proie d'une arantèle qui densément pétille




*




Dauphins




Des coffres roulent leurs monceaux oubliés des mirances

des portulans s'exhalent de l'ingénuité des fouilles

pour se dérouter dans les limbes virides

résolument emportés sur les dos fugaces

les matelots se surprennent à s'insurger contre l'épave

et bondir déjà les rhabille de lune et de météore




Preste contempleur du hublot où tressaillait

dans l'éploiement du taffetas immaculé

un entrelacs de dauphinelles et de roses cent-feuilles

toute cueillaison confinée à la couronne

le bouleverseur persuada qu'ils s'évaderaient de la lame

la jeune éponyme de l'atoll




Virtuose la vie astreinte à l'inique saut

s'embarque dans la lyre qui appelle

et parmi les vagues au charmeur reprenant l'harmonie

par degré s'argyre s'appassionne la présence

puis au-dessus des ports temporels son liseré d'étoiles

réunit musique et rescousse en une nage de ciel




Avec les linéaments de la métamorphose parut leur cortège

et multipliant depuis le tracé du disparaisseur

leur capricance ils apprirent à jaillir à l'orange et au rose

les cherchures se divaguèrent pour ruisseler sur leurs arcelets

et dans l'ardeur à éprouver la nuit des conquérants sombrés

c'est concordamment qu'ils plongèrent avec l'incandescence congénère




*




Chambre liquide


Enfin sourcée par la nue vaporeuse la lumière flue
le carmin des voilages infuse
haute la rose s'y baigne et s'y retrempe
émancipée du vase des funèbres versées
et la pâmoison qui va l'arquant
par-dessus ton portrait
si marine déjà malgré l'écrin talismanique
malgré la porcelaine les reliures
voués à tant d'étincelles
sémaphores des liens brisés
sur l'inenvisageable littoral




*




Le monde de verre


un grand arbre
où par intermittence
vient tressaillir le bleu d'hébétude

le planétoïde polychrome du jeu sans orbite
qu'escamote soudain
l'oeil étonné de la vieille tour

les mille enfants de moire
interdits ou déliés
dans la bourrasque des alertes maternantes

les envols de vies noires
vers les nuages
qui vont transmuant caravelles et lassitudes

l'impassible liseuse
dont s'exhale pourtant
l'alphabet pollinique des communions


si lisse
leur enveloppe de vitre
sous la paume opiniâtre
et le profond de la pupille
sous l'utopie de pénétrer
qui a la saillie de la joue

fenêtre
les ingrédients du ponant
composent les nettetés de tes croix
lévitant cimetière
pour carreler l'imagerie qu'on dépouille

l'instant lugubre
y dépose comme brume
la buée leucémique
sur laquelle la pulpe du doigt qui s'efface
ne sait plus graver




*




Par les yeux d'hôpital


ouverte
la fenêtre
méconnu
le geste
raturé de rayons
qui l'autorisa

un voilage
embrume la poignée
la provision quadrillée
repaît le vaporeux
les plis convoient
plus essentiellement que les veines

cloche et pouls
en alternance
jusqu'à la confusion
du battant aortique

un estompement de bestiaire au fusain dubitatif
s'émancipe de l'arbre

des survenues de lumière
espacent la promiscuité d'argent et d'ardoise

quand donc devint caduc
le colifichet des corolles
dont s'effeuillaient les aurores ?


Étoile injonctive
éclatant débord
lave de platine
où migrent les horizons
pour le frai des candeurs

et les vieilles substances et matières
cèdent à leurs ombres qui frissonnent
ondoyantes et diaphanes




*




Insomnieux kaléidoscope de la jeune malade


orange et lilas

stupeur de la rotation
un soleil a scindé
son sang de galaxie

deux abat-jour
orphées des angles

ombre et lumière
envisagent des trigones
pour la lyse des bases

symétriques jachères
des épanchements

le point secret
où se fondent les aigus de leurs sommets
pollen de voyelles infirmières
sur l'aile anémone du sursis

dans le mauve plissé de la couverture
s'ensable le florilège dédoré
son signet rouge et flexueux
comme brisures d'agrippement

et toute lame toute entaille
toute veine évidente et sud
remises à l'entrebâil des rideaux

métamorphique minceur
d'un compendium de silence
cet instant mande à la relayeuse
une lave ocre et prairiale

idéale ténuité
d'oiselles musicales
lamelleuse légende
des masses de jadis
seul le larynx d'Homme
buvant à son incunable

interstice andante
de pluie pénombrée
minuit dodécaphonique
fabulé de ruisselances

dans le sang brillé
d'os alunis
et d'arythmie pellucide
se retrempe l'uchronie des incandescences




*




Thalassophile


abondamment l'heure
pleut sur la lucarne perplexe

d'une exponentielle fable de mer
le poisson va
espaçant un fauve bois qui le feint

et par-dessous l'oscillation d'imminence
le socle passe l'évident de poussière

dans les entrailles de sa couleur
le verre féal
évince de la satiété
son coupon d'eau

or par l'alternance
qui chérit l'erre nébuleuse des tranquilles
l'embellie imbibe la chambre

et se cristallisent les tissures de nage

cependant que toute la coriacité des tramails
se fond dans le prestige d'un fanal rose




*




Chambre nomade


le lé des éléphants de moire
s'émeut à de soudains cortèges
clairant ses plis paysagés

la lucarne déguerpie
un losange voyage la lumière
au long du mur balafré

la serrure appesantit sa réflexion
l'angle feint de briser
le nuagiste d'éteindre

mais bouquetière sans cueillaison
elle muse déjà sur le papier peint
rappelé à la corollescence

et son fidèle éclat épousant l'oreiller
un indistinct de feuilles et d'ailes
emporte la jeune sommeilleuse


𝕃𝕠𝕦𝕡-𝕕𝕖-𝕝𝕦𝕟𝕖 / 劉 碧峥

Modifié par Loup-de-lune, 17 mars 2021 - 09:15 .