Amie, mon amie ! je suis ému.
Que de souffrances
N’as-tu pas connues ?
Que de malheurs n’as-tu avec endurance
Pas vécues par ma faute
Et par la faute de mes prédécesseurs ?
Toutes mes errances, mon ignorance,
Toute ma bêtise, ma naturelle décadence.
Je t’ai enténébrée, et tu n’es plus qu’une ombre.
Toi ! autrefois lumière, maintenant ombre.
A présent je réalise que tu vis la souffrance
Tu la vis dans ma totale indifférence.
Je reconnais de suite, ton amour qui parle dans le silence
S’exprime alors dans ta sérénité toute ta grande souffrance.
Il est bon que tu m’aimes
Parce que tu m’as toujours aimé
Il est bon qu’à présent je t’aime
Parce que je ne t’avais jamais aimé.
Comment aurais-je pu encore t’aimé ?
Puisque longtemps je t’avais oubliée.
Enfouie dans ton coin du milieu
Au lieu de l’or,
Au lieu de la grotte,
Je voyais du sombre et pâle bleu.
Le bleu noir des enfers et du malheur
Qui ne t’empêchait de vouloir répandre le bonheur
Dans ma si triste, malheureuse et tourmentée vie
Succombant à chaque fois, à mes folles envies.
Je viens et j’accours à toi
Dans ta force infinie, étreints-moi !
Dissipe la froideur de mon cœur
Purifie-le de ta chaleur.
Il est doux que nous soyons ensembles
Qu’il est bon que je te connaisse à nouveau.
Car, tu es mon salut dans cette vie et dans l’éternité.