Il a plu longtemps cette nuit sur la ville ,
un peu sur le jardin solitaire
privé de ses habitants ordinaires
réveillant une solitude fragile .
Quelques pétales blancs, fraîchement tombés
du buisson de spirées
jonchent l'antique table de fer
que l'on a ressortie de son hiver.
Pas une larme d'un archet de violon
ne vient troubler le silencieux désert
le calme du petit matin irradie l'herbe
dans tout l'éclat de son vert.
Je reste là, le regard trouble
qui se perd
vers le mur couvert de clématites mauves
l' esprit vagabond en dévers
noyé d'images invisibles et fauves.
Le banc encore tout barbouillé de pluie
ne m'invite pas à ranger mes idées
pourquoi
dois-je à cet instant lutter
pour ne pas pleurer de tristesse et d'ennui
Je devrais rentrer et me faire un café..
A ce moment
une voix qui m'est chère
résonne au fond de moi :
ce n’est pas toi, secoue toi, cesse de te désoler,
va te promener sors de toi même
et souviens toi que je t aime.